C’est la culture dogon toute entière qui perd l’une de ses grandes figures. La cantatrice Kadia Goro, dite Kadia Lélé, a rendu l’âme le dimanche 18 septembre, alors qu’elle se rendait au Cameroun pour un concert. Toute la « Ginna Dogon » est en deuil.
Les percussions et la voix de Kadia Lélé… Tout Dogon, quelque soit l’endroit où il se trouve, se réjouit d’entendre les sonorités de chez lui, portées par le talent de la chanteuse. Celle qui a porté pendant ses quelques années de carrière la musique traditionnelle « pure » du Pays Dogon, vient de tirer sa révérence. À l’âge de 43 ans, elle laisse derrière elle 4 enfants, et toute une communauté inquiète de la sauvegarde de son patrimoine culturel, déjà fortement menacé. « Je crains pour l’avenir de la musique dogon, suite à la disparition de l’une de ses perles rares », réagissait le producteur et animateur télé Amadou Kodio.
Précoce Née vers 1973 à Dinangourou dans le cercle de Koro, Kadia commença sa carrière vers 1985, malgré la réticence de ses parents qui la trouvaient alors trop jeune. Son morceau « Nomo », sur le génie protecteur du village, remporte le premier prix lors de la semaine locale à Koro, et arrive premier à la semaine régionale de Mopti en 19XX. « Depuis, sa carrière a été un véritable succès, avec de nombreux titres à son actif, même si elle n’aura mis sur le marché qu’un seul album, « Goun Lara », en 2004 », témoigne son ami et manager Hamidou Djimde de la radio Jekafo.
Dernier voyage L’artiste dogon devait animer avec son groupe un concert en l’honneur de la communauté Dogon du Cameroun. En escale à Cotonou, elle a fait un malaise, avant d’être conduite dans une clinique de la capitale économique béninoise, où elle rendra l’âme. Selon Fatoumata Harber, enseignante et fan, « c’est une grande perte pour la culture malienne, car elle était l’artiste dogon par excellence, avec une voix fine et enchanteresse ».
Les obsèques de Kadia Goro ont eu lieu le 23 septembre 2016 à Senou Sibiribougou. Dors en paix, ambassadrice !
Source: journaldumali
