Dans son audience du jeudi 8 octobre, la Cour d’assises de Bamako a condamné Souleymane Diallo à deux ans d’emprisonnement pour » coups mortels » sur Drissa Diallo. C’était en 2018, sur un site d’orpaillage traditionnel, à Yanfolila.
Selon les informations de l’arrêt de renvoi, le 26 septembre 2018, vers 22 heures, suite à une patrouille au sein du site d’orpaillage traditionnel Gala-Fouga de Faboula, les jeunes, chargés de la surveillance des lieux, repérèrent le nommé Mohamed Diallo. Constatant la vacuité des explications données à sa présence à cette heure-là, les jeunes Oumar Diallo, Bourama Diallo, Souleymane Diallo, Mameri Diallo, Bakary Diarra et Drissa Diallo décidèrent de le conduire chez le chef de village. Une vive altercation éclata alors entre les jeunes, au cours de laquelle Souleymane Diallo donna un » coup mortel » de couteau à Drissa Diallo, avant de prendre la fuite.
Une enquête de la Brigade territoriale de Gendarmerie de Kalana permettra de mettre le grappin sur Souleymane Diallo à Barila, commune rurale de Yorobougoula, cercle de Yanfolila. Il sera inculpé d’ »homicide volontaire « . Au cours de l’enquête les faits seront requalifiés en » coups mortels « .
A la barre, l’accusé a reconnu avoir donné la mort à Drissa Diallo par couteau au cours d’une empoignade. Arguant que ce dernier a proféré des injures graves à l’encontre de sa mère. «Mécontent», « je me suis servi de mon couteau pour le poignarder « , a-t-il dit. Et d’ajouter : « je n’ai jamais fait exprès. La victime était comme un frère« . Un juge lui demandera pourquoi il portait un couteau sur lui ? Aussi n’était-il pas sous l’effet de l’alcool ? En réponse, l’accusé dira que le couteau sert à éplucher les fruits.
Dans son réquisitoire, le Procureur demandera de requalifier les faits de meurtre en » coups mortels « . Il ajoutera que l’accusé a intentionnellement donné la mort à Drissa Diallo. De surcroit, au cours d’une bagarre qui n’en était pas une.
Au regard de ces observations, le parquet a requis de retenir l’accusé dans les liens de prévention.
A l’entame de sa plaidoirie, Me Abdoulaye Dembélé a présenté ses condoléances à la famille de la victime. Il arguera ensuite que son client était énervé par les injures proférées par Drissa Diallo. Toutefois, il ajoutera que le certificat médical du défunt est clair sur un » coup mortel « , qui a perforé l’abdomen de la victime, entraînant une hémorragie abondante. » Je ne comprends pas pourquoi le ministère public veut qu’on requalifie les faits. Nous ne partageons pas également l’infraction d’avoir donné volontairement la mort à la victime. Puisqu’elle n’est pas constituée dans le dossier. Je prie la Cour d’accorder de larges circonstances atténuantes à Souleymane Diallo suivant l’article 19 du Code Pénal « , a-t-il dit.
La Cour, dans sa mansuétude, a retenu l’accusé dans les liens de prévention, mais l’a condamné à deux ans de prison, suivant de larges circonstances atténuantes au regard de l’article 19 du Code Pénal, à la demande de Me Abdoulaye Dembélé.
Oumar BARRY
Source: l’Indépendant