La Cour d’Assises a débuté ses travaux, hier lundi 24 août, à la Cour d’Appel de Bamako. Était au rôle l’affaire ministère public contre Niamankoro Traoré accusé d’avoir poignardé à mort Alassane Kéita, dans un bar, à Hamdallaye ACI, courant 2017.
Selon les informations, le 18 juillet 2017, au cours d’une altercation, le jeune Niamankoro Traoré poignarda au couteau Alassane Kéita. Ce dernier, grièvement blessé, succomba à ses blessures dans un hôpital.
A la suite d’une enquête ouverte par la police, Niamankoro a été interpellé par la Brigade de Recherche de la Gendarmerie du Camp I, qui l’a remis à la Police pour la poursuite de la procédure judiciaire.
Devant la Cour, l’accusé Niamankoro a dit que le jour des faits, il était attablé avec son ami Bakoroba Thienta dans le bar « Togo », occupés à écluser quelques bouteilles de bière. C’est au cours de ce moment de détente qu’une altercation éclata entre Alassane et Bakoroba. Alors qu’il s’attelait à les séparer, Alassane s’en est pris à lui. » Il m’a suivi jusqu’à la porte du bar avec un tesson de bouteille, faisant de moi son adversaire. Lorsqu’il insulta mes parents, ma colère, jusqu’alors contenue, éclata et je m’emparais du couteau du vendeur de brochettes, installé devant la porte du bar, pour lui administrer un coup au bas ventre « , a expliqué l’accusé à la Cour.
Pour la veuve du défunt, lors de la reconnaissance du corps de son mari, elle a constaté qu’Alassane a reçu trois coups, au lieu du seul coup de couteau indiqué par Niamankoro face aux jurés. Et d’ajouter qu’après le forfait, Niamankoro a disparu. » Il a fallu l’implication de la Brigade de recherche de la Gendarmerie pour le mettre aux arrêts avant de le remettre à la Police « , a indiqué une autre partie civile.
Le Procureur Alou Nampé expliquera à la Cour que les faits pour lesquels Niamakoro comparait sont clairs. Il est évident qu’il a poignardé au couteau le défunt étant en état d’ébriété.
Ainsi, le Procureur a demandé de le retenir dans les liens de l’accusation suivant l’article 202 du Code pénal. Quant à la défense, elle a plaidé les circonstances atténuantes pour son client, en invoquant notamment son jeune âge et sa qualité de délinquant primaire, n’ayant jamais eu maille à partir avec la Police et la Gendarmerie.
La Cour, dans sa sagacité, a refusé d’accorder des circonstances atténuantes à Niamakoro Traoré et l’a condamné à 10 ans de prison ferme pour » coups mortels « contre Alassane Kéita.
Etant sous mandat de dépôt depuis 2017, il lui reste sept autres années pour purger l’ensemble de la peine, qui lui a été infligée.
Oumar BARRY
Source : l’Indépendant