La Cour d’assises de Bamako a condamné Binké Kayon à 18 mois de prison pour » coups mortels » sur Gaoussou Camara. Ces évènements se sont déroulés en 2018, à Bamako-coura-Bolibana.
Selon les informations issues de l’arrêt de renvoi, Binké Kayon est un jeune cultivateur, qui avait quitté son village pour aller faire fortune dans la mine d’or de Niéouléni, dans le Cercle de Kangaba. Se trouvant à court d’argent, il décida de se rendre à Bamako pour rassembler les frais de transport. Ainsi, il sera hébergé par un grand frère « batteur d’habits » à Bamako-coura-Bolibana, non loin de la famille de Gaoussou Camara. C’est ainsi que, dans la nuit du mercredi au jeudi 18 octobre 2018, Gaoussou Camara, qui serait un malade mental, est venu jeter des pierres sur le toit du hangar de Binké. Ce dernier, irrité par ce dérangement, sortit du hangar pour interpeller Gaoussou, mais c’était peine perdue. Même les insultes grossières n’y firent rien.
Ainsi, le lendemain, un vendredi, aux environs de 3 heures du matin, Gaoussou est encore revenu sur les lieux, pour frapper violemment contre une tôle de l’atelier de Binké, tout en l’invitant à sortir. Binké, réveillé par ce vacarme, sortira et relèvera que c’était la même personne. L’altercation qui éclata vit successivement Gaoussou asséner un coup de pierre sur la bouche de Binké qui, ayant perdu deux dents, répliquera en administrant des coups violents de bâton à des parties sensibles de son agresseur.
Gaoussou, tout endolori, regagna son domicile en poussant des cris de détresse. Son père, de retour de la mosquée, trouvera son enfant gémissant sur le sol, le corps couvert de sang, avant de rendre l’âme. C’est ainsi que Binké Kayon sera conduit à la Brigade territoriale de la gendarmerie de Bamako-coura où il sera inculpé plus tard pour » coups mortels« , fait puni par l’article 202 du Code Pénal. A la barre, l’accusé reconnaitra les faits, mais les plaça dans le contexte de légitime défense, en réponse au coup de pierre reçus sur la bouche.
Dans son réquisitoire, le procureur relèvera que l’accusé a suffisamment éclairé la Cour sur la scène. Et qu’il a voulu se défendre contre l’attaque de la victime. Et d’ajouter que la Cour peut lui accorder des circonstances atténuantes. Puisqu’il existe un doute sérieux sur la santé mentale de la victime.
Pour la défense, l’accusé a reçu deux coups aux dents donnés par Gaoussou. Ainsi, il s’est défendu en lui administrant, à son tour, des coups de bâton. « L’intention coupable n’existait pas au moment de l’infraction. Nous plaidons la légitime défense suivant l’article 28 du Code Pénal « , a soutenu l’avocat.
A l’issue de l’audience, les jurés ont condamné l’accusé à 18 mois de prison ferme. Ayant déjà passé 21 mois de prison, il a donc été remis en liberté.
Oumar BARRY
Source: l’Indépendant