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Journée mondiale de la lutte contre le paludisme : LES ACTEURS DÉTERMINÉS À VAINCRE LA MALADIE

Selon un rapport de l’OMS, il a été enregistré 216 millions de cas de paludisme dont 90% dans la région Afrique en 2016

«Un Mali sans paludisme» est la vision du gouvernement d’ici l’horizon 2030. Le paludisme qui représente un fréquent motif de consultation dans les établissements de santé, engendre une énorme charge de morbidité et de mortalité dans les pays en développement, notamment ceux du continent africain. La malaria est transmise à l’homme par des piqûres de moustiques, notamment les anophèles femelles. Ces moustiques piquent principalement entre le crépuscule et le petit matin. Heureusement, la maladie est évitable et guérissable. C’est le message principal qui a été livré, hier au Palais des sports, lors de la commémoration de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme qui consacre également le lancement de la semaine nationale de lutte contre le même fléau.
A l’instar de la communauté internationale, notre pays a célébré la 11è édition de la Journée sur le thème : «Prêts à vaincre le paludisme». La cérémonie était présidée par le secrétaire général du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, Dr Mama Coumaré, en présence du chargé d’affaires de l’ambassade des Etats-Unis dans notre pays, Gregory Garland, d’une représentante de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tako Ballo et nombre d’invités. La Journée mondiale de lutte contre le paludisme offre l’opportunité de faire le point de la lutte contre la maladie, d’intensifier les actions de sensibilisation et de prévention mais aussi de mobiliser davantage les différents acteurs de la lutte contre le phénomène.
La mobilisation était grande pour la commémoration de la Journée qui crée un cadre de concertation et d’échanges entre décideurs et partenaires sur des préoccupations essentielles liées au paludisme qui demeure endémique dans bien de pays. En effet, la célébration de la journée mondiale/semaine nationale de lutte contre le paludisme est une opportunité pour le ministère en charge de la Santé, à travers le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP), de renforcer le plaidoyer et la mobilisation sociale autour des stratégies de lutte contre le fléau. Il s’agit aussi de renforcer la sensibilisation à l’endroit des ménages et communautés sur la prévention et la prise en charge rapide et correcte du paludisme, d’intensifier la communication sur la pathologie. La Journée vise aussi l’implication de tous les intervenants de la lutte contre le paludisme pour minimiser l’impact de la maladie et réduire la mortalité maternelle, néonatale et infantile. «Selon le rapport 2016 de l’OMS, le paludisme reste encore un problème de santé publique dans le monde et particulièrement en Afrique. Les statistiques sont plus parlantes. 216 millions de cas de paludisme dont 90% dans la région Afrique de l’OMS ont été enregistrés en 2016. «Parmi les 15 pays qui enregistrent 80% des cas de paludisme, 14 d’entre eux se trouvent en Afrique» a indiqué le secrétaire général du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique avant de souligner qu’au Mali, le paludisme demeure également un problème majeur de santé publique et représente 32% des motifs de consultation.Les statistiques sanitaires de 2017 font état de 2.097.797 cas de paludisme dont 673.574 cas graves. Parmi ces cas, 1.050 décès ont été enregistrés, soit un taux de létalité de 0,050%. Pour Dr Mama Coumaré, il est temps d’agir face à cette problématique. A ce propos, notre pays a adhéré aux différents engagements internationaux dont les derniers sont les Objectifs de développement durables (ODD), particulièrement l’objectif 3 «bonne santé et bien-être». «Notre pays, avec l’appui des partenaires techniques et financiers, entreprend des actions de lutte contre cette maladie. C’est ainsi qu’en 2017 , un peu plus de 26, 3 milliards de Fcfa ont été engagés dans la lutte contre le paludisme», a expliqué le secrétaire général du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique. Cet important financement, poursuit-il, a servi à l’acquisition des intrants de lutte contre le paludisme et à la mise en œuvre des interventions prioritaires, notamment la distribution gratuite de 4 148 911 moustiquaires imprégnées d’insecticide de longue durée d’action (MILD), le dépistage et la prise en charge de 2.097.797 cas de paludisme à tous les niveaux, y compris celui communautaire.
Il y a eu aussi la distribution gratuite des comprimés de sulfadoxine-pyriméthamine (SP) pour les femmes enceintes dans le cadre du traitement préventif intermittent du paludisme et l’organisation de la campagne de pulvérisation intra domiciliaire (PID) dans 4 districts sanitaires de la Région de Mopti (Bandiagara, Bankass, Djenné et Mopti). Par ailleurs, l’organisation de la campagne de chimio-prévention du paludisme saisonnier chez les enfants de 3 à 59 mois sur l’ensemble du territoire avec une couverture moyenne de 94% est aussi un acquis de la lutte contre le paludisme. «La lutte contre le paludisme n’est pas seulement thérapeutique et préventive. Elle se fait aussi à travers la recherche d’outils nouveaux, notamment les vaccins et autres, la surveillance de la sensibilité des parasites aux antipaludiques et des vecteurs aux insecticides», a affirmé Mama Coumaré. «A ce jour, les recherches effectuées montrent que les interventions mises en œuvre dans notre pays pour la lutte contre le paludisme restent efficaces», a-t-il ajouté. Avant d’expliquer qu’un engagement fort de tous permettra d’avoir une Afrique sans paludisme avec le slogan : «Zéro paludisme commence avec moi, je m’engage».
Pour Gregory Garland, bouter le paludisme hors du Mali sauvera des milliers de personnes. Il a annoncé que des millions de nos compatriotes ont déjà bénéficié des interventions rendues possibles grâce aux programmes soutenus par les Etats-Unis, à travers l’USAID, les centres de prévention et de contrôle des maladies (Center for disease control and prevention) et d’autres projets de lutte contre le paludisme. «Nous encourageons les femmes enceintes à commencer les visites prénatales, le plus tôt possible afin de pouvoir bénéficier gratuitement du kit de prévention contre la malaria. Ceci inclut les moustiquaires, le diagnostic et le traitement gratuit du paludisme ainsi que d’autres services gratuits dont le diagnostic du Vih et son traitement», a lancé le représentant de l’ambassade des Etats-Unis.
Pour Tako Ballo, l’élimination du paludisme passe avant tout par un leadership politique au plus haut niveau, conjugué à la prise en main des programmes et à la mobilisation de ressources mais aussi la collaboration intersectorielle et transfrontalière. «Nous sommes prêts à vaincre le paludisme, à condition d’accélérer les progrès pour parvenir à une réduction de 40% de la morbidité et de la mortalité liées au paludisme dans le monde d’ici à 2020, en prenant pour référence les niveaux de 2015», a-t-elle conclu.

Mohamed Z. DIAWARA

Essor

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