La 8è édition des Journées minières et pétrolières du Mali (JMP) a débuté mardi au Centre international de conférences de Bamako (CICB). Elle réunit différents acteurs et experts du secteur pour discuter et échanger sur les difficultés liées au développement du secteur minier et du pétrole. à la fin des discussions de chaque édition, les acteurs doivent proposer des pistes de solutions devant permettre de relever les défis de l’exploitation et de la production de l’or dans notre pays. Pour ce faire, des thématiques d’actualité sont développées et disséquées par des experts reconnus et réputés.
«Finances et investissements dans le secteur minier du Mali», tel était le thème d’un panel organisé, hier, en marge de cette 8è édition des Journées minières et pétrolières du Mali.
Les panelistes étaient Me Mohamed Sidiki Sylla, avocat au barreau de Guinée et avocat d’affaires travaillant sur les questions minières, énergétiques et infrastructurelles, Me Nadia Myriam Biouelé, avocate associée sénior et Django Mady Coulibaly, secrétaire permanent à l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE-Mali).
Dans son intervention, Me Mohamed Sidiki Sylla a indiqué que les Journées minières et pétrolières constituent une vitrine pour les opérateurs étrangers intéressés à venir investir au Mali. Selon lui, le secteur minier est financé principalement sur endettement. «Toutefois, ceux dont vous utilisez l’argent veulent s’assurer que vous avez tous les moyens, toutes les capacités techniques et financières pour pouvoir assurer le remboursement du service de la dette », insiste le spécialiste. Pour lui, les miniers s’endettent en général auprès des institutions financières (banques internationales). Des centaines de millions de dollars sont parfois nécessaires à la réalisation des projets, précise l’avocat inscrit au barreau de Conakry. Ainsi, au regard des risques, les prêteurs exigent des miniers une part de participation dans le financement qui est en général estimée à 30% du capital d’investissement. Les prêteurs, eux, apportent les 70 % restants.
Me Nadia Myriam Biouelé a, elle, axé son intervention sur le «développement durable par les mines et le pétrole au Mali : une réalité possible». Le Mali, affirme-t-elle, a été classé 3è producteur d’or en 2018 avec une capacité de production estimée à plus de 68 tonnes. Eu égard à ce rang de géant aurifère, il importe, argumente l’avocate, d’investir dans le secteur minier malien. « C’est un business assez rentable, vu les capacités de notre sous-sol. C’est également une affaire rentable pour ceux qui exportent lorsque toutes les conditions sont réunies», précise-t-elle.
Pour ce faire, l’avocate pense qu’il faudrait au préalable réunir les conditions nécessaires pour attirer les financements. En la matière, les investisseurs sont regardants sur le cadre juridique et fiscal plus attractif et adapté, insiste la conférencière, ajoutant ce cadre juridique adapté nécessite qu’on dispose d’un cadre juridique harmonisé. «Le cadre de la fiscalité minière en ce qui concerne les sociétés minières étrangères doit être respectueux des traités bilatéraux d’investissement que le Mali a ratifiés en termes de protection de l’investisseur et en termes de respect de légalité et de traitement», previent Me Nadia Myriam Biouelé.
Le secrétaire permanent à ITIE-Mali a, pour sa part, rappelé que le Mali est un bon élève de l’ITIE. Le conseil d’administration de l’ITIE a admis que le Mali a fait des progrès significatifs avec des améliorations substantielles dans la mise en œuvre du processus ITIE, se réjouit-il.
«Concernant la loi relative aux ressources fiscales à allouer aux communes, cercles et régions, le Mali a fait plus. L’état malien a rétrocédé 15,70 milliards de Fcfa aux collectivités de 2012 à 2016 », Selon Django Mady Coulibaly, ajoutant que cette loi stipule que 60% des patentes doivent revenir aux communes d’accueil, 25% doivent être versés à la collectivité cercle et 15% à la collectivité régionale.
En outre, le secrétaire permanent à ITIE-Mali citera des études qui ont dénoncé des cas de corruption constatés dans les pays dont le sous-sol est riche en substance minière, cette corruption est, à son avis, due à l’absence de transparence.
Amadou
GUÉGUÉRÉ
Source: L’Essor-Mali