Les femmes du G5-Sahel se sont résolument engagées à jouer leur partition dans la sortie de la crise à laquelle sont confrontés les pays de cet espace sahélien
A l’instar de la communauté internationale, notre pays a célébré, hier à Koulouba, la Journée internationale des femmes sur le thème : «La femme médiatrice dans la reconstruction de la cohésion sociale dans l’espace G5-Sahel».
La cérémonie était présidée par le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, accompagné de son épouse, Mme Kéïta Aminata Maïga. C’était en présence des membres du gouvernement, notamment le ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Traoré Oumou Touré et du représentant d’ONU-Femmes, Dr Maxime Houinato. On notait aussi la participation de la coordinatrice de la Plateforme régionale des femmes du G5-Sahel, Dr Justine Coulidiati Kiélem, du représentant spécial du secrétaire général des Nations unies dans notre pays, Mahamat Saleh Annadif et du directeur général de l’Institut culturel afro-arabe, Dr Mohamed Salem Soufi.
La célébration de cette 24è édition de la Journée internationale des femmes, dans notre pays était un moment idéal pour les femmes du G5 Sahel, en général, et celles du Mali en particulier, de marquer leur engagement, sans faille, comme actrices dans un processus qui les concerne à plus d’un titre.
Mme Traoré Oumou Touré a expliqué que le thème choisi au niveau national constitue une préoccupation de l’heure. Quatre points clés constituant chacun un enjeu, un défi, une préoccupation, y ressortent à savoir : la femme médiatrice sociale, la femme dans la reconstruction et dans la cohésion sociale et, enfin, la femme dans l’espace du G5 sahel.
Le ministre en charge de la Promotion de la Femme indiquera que la femme dans l’espace du Sahel doit être prise en compte dans toutes les actions tendant à amener la paix et la sécurité. Elle doit être traitée comme une actrice citoyenne ayant l’obligation et le devoir de s’engager pour la cohésion sociale car elle a trois statuts qui lui confèrent ce droit parce que victime, bénéficiaire et actrice. La femme du G5 sahel doit aussi participer à la sécurisation de cet espace car c’est le seul environnement qu’elle maîtrise et qui doit constituer, pour elle, un patrimoine à défendre vaille que vaille.
A ce propos, le département en charge de la Promotion de la Femme a décidé cette année de décentraliser la célébration pour permettre à un grand nombre de femmes de débattre de la thématique avec les décideurs à tous les niveaux. Par ailleurs, Oumou Touré a rappelé que les femmes constituent le groupe le plus nombreux dans le Sahel et qu’elles représentent une opportunité unique à saisir par les autorités pour transformer ce poids numérique en force de participation et d’action au service des Etats. Elle a réitéré la disponibilité et l’engagement des femmes de cet espace, à travers la plateforme, à servir comme sixième force pacifique du groupe. Elle n’a pas oublié d’exprimer la reconnaissance de ses concitoyennes au président de la République pour son soutien constant et à la Première dame pour son engagement en faveur de la femme et de la fille.
Le ministre a aussi salué la naissance de la plateforme du G5 Sahel qui vient réaffirmer la volonté des femmes de soutenir cette initiative, de s’impliquer effectivement dans cette lutte aux côtés des chefs d’Etat en vue de contribuer à un «Sahel sécurisé, un espace de paix et de justice pour un développement équitable, inclusif et durable où le leadership des femmes est affirmé».
Oumou Touré a également relevé que dans les cinq pays du G5 Sahel, le budget accordé aux ministères en charge de la Promotion de la Femme est inférieur à 1% du budget national. Il faut aussi soutenir que la femme qui a toujours porté le poids de l’Afrique est mal utilisée aux plans social, économique et politique et très peu prise en compte dans les différentes architectures institutionnelles.
Au regard du potentiel et de la volonté affichée des femmes, elle a sollicité une contribution substantielle des Etats pour financer l’entrepreneuriat social et solidaire au profit des femmes.
La coordinatrice de la Plateforme régionale des femmes du G5 Sahel a, elle, apprécié le thème choisi qui s’inscrit en droite ligne de l’axe principal du plan d’action stratégique 2017-2018 de la PF-G5 Sahel qui vise à créer un vivier de femmes médiatrices capables de mener jusqu’au niveau communautaire, le dialogue et la négociation sociale dans l’espace du G5 Sahel.
Ce choix démontre une fois de plus l’importance que les autorités accordent à la participation de la femme dans la reconstruction de la cohésion sociale, la stabilité et le développement de l’espace, a déclaré Dr Justine Coulidiati Kiélem.
Le président de la République s’est réjoui d’accueillir les femmes en cette journée du 8 mars. Ibrahim Boubacar Kéïta a remercié les femmes d’avoir répondu à son appel pour venir célébrer leurs droits mais aussi pour rappeler les devoirs. Il a particulièrement salué le département en charge de la Promotion de la Femme pour avoir suggéré un thème d’une pertinence inouïe et d’une actualité brûlante.
En outre, le chef de l’Etat a souligné qu’il y a des déficits et insuffisances mais que la volonté politique est claire, à son niveau, pour les corriger. Car la femme a droit à ce que son mérite soit reconnu à hauteur égale, salaire égal et considération égale. «Elles sont pour nous l’alpha et l’oméga. Nous n’allons jamais les oublier», a-t-il précisé.
Le président Kéïta a également invité à revoir la vision féminine de manière pertinente et urgente. Il s’est incliné devant la mémoire de victimes des évènements tragiques survenus au Burkina Faso, en début de semaine. Ces victimes sont simplement sahéliennes, a expliqué Ibrahim Boubacar Kéïta.
La cérémonie a été agrémentée par les notes du mini ensemble instrumental de la Cité des enfants et de la remise au chef de l’Etat d’un trophée de reconnaissance ainsi que d’une toile d’engagement signée par les femmes (lors des assises des femmes à Bamako). Une minute de silence a été aussi observée à la mémoire de Fatoumata Siré Diakité, une ancienne combattante de la cause noble, c’est-à-dire celle des femmes.
Aminata D.
SISSOKO
Essor