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Journée internationale de la radio : Au service du développement économique local de Diéma (Ouest)

De nos jours, la radio, dont c’est la Journée internationale aujourd’hui,  constitue l’un des canaux de communication le plus fiable, le plus sollicité, surtout en milieu rural, dans une zone comme Diéma, dans l’Oest du Mali. Ici, on entend souvent : « C’est la radio qui a dit…».Tout ce qui est diffusé par la radio devient crédible. Si certains apprécient ce médium, d’autres, par contre, n’y sont pas favorables. Pour eux, « parole de radio n’est pas argent comptant » (Radio la kouma don… )

 

Informer et inviter vos parents, vos proches, vos amis, à un évènement social, par la radio, certains conservateurs y verront un manque de respect à leur égard. Ceux-ci exigent de vous, de vous déplacer, pour transmettre l’information.

Quoi qu’on en dise, la radio contribue au développement économique local, à travers des messages d’information, de sensibilisation, d’éducation et par la promotion des loisirs. Si bien qu’aujourd’hui, on a tendance à délaisser les crieurs publics, dont la portée des informations, semble-t-il, n’atteint pas une plus large cible.

En toutes circonstances, on fait recours à la radio : cérémonies de baptême, de mariage, de décès ou autres évènements sociaux. Les radios sont à l’œuvre, lors des journées nationales de vaccination. Elles diffusent constamment des spots, organisent des tables-rondes. Il en est de même dans le cadre de la prévention et la lutte contre le Coronavirus ou toute autre calamité affectant les communautés.

Pour certaines rencontres officielles, on passe souvent par les radios pour informer les acteurs. Il en va ainsi des avis de perte, des cas de vol de bétails qui sont relayés par les antennes. Aux dires de plusieurs personnes, les radios participent véritablement au changement de comportements.

Dans le Cercle de Diéma, on dénombre près d’une dizaine de radios dont Jamana implantée depuis 1999, émettant  sur un rayon de 100 km, première radio du cercle, la radio Lalama de Farambouné, la radio Kingui de Béma, les radios Kaarta FM et rurale de Lambidou, la radio Benkande Diangounté Camara, la radio de Dioumara, Raboua FM de Diéma qui diffuse, principalement, des émissions religieuses, la radio Sangha de Lakamané.

Ces différentes radios, disposent de programmes constitués, principalement, de messages d’information et de sensibilisation. Les radios du Cercle de Diéma volent de leurs propres ailes. Elles ne reçoivent de la part de l’Etat, ni de partenaires, aucun fonds pour fonctionner correctement. La plupart d’entre elles, ont des difficultés pour assurer le paiement correct des salaires de leurs agents.

Le directeur de la Radio Jamana de Diéma, Souleymane Diarra, également représentant de l’Union des radios et télévisions libres (URTEL), évoque quelques difficultés majeures des radios, notamment l’arrêt de la formation du personnel et l’insuffisance d’équipements pour produire les missions. Sa radio entretient depuis des années un partenariat avec les ONG de la place. Le  Conseil de Cercle et plusieurs services techniques la sollicitent.

Joint par téléphone, le maire de la Commune rurale de Lambidou, Mamadou Coulibaly, apprécie le concours de radios. « Dès qu’une station donne l’information sur un vol d’animaux, tout le monde se  mobilise », se réjouit le maire qui se dit prêt à accompagner les sataions pour un meilleur développement de sa commune.

Dianguina Diawara, notable à Kassé-kara signale que la radio Jamana de Diéma et la radio Kingui de Béma, sont beaucoup écoutées par les populations de la localité. Par contre, il signale les auditeurs reçoivent « faiblement la radio de Troungoumbé, dans le Cercle de Nioro du Sahel, à cause de la distance ».

Souleymane Konaté est 1er adjoint au maire de la Commune urbaine de Fatao. L’élu a laissé entendre que la mairie compte, avec le soutien de l’Agence nationale d’investissement des collectivités territoriales (ANICT), créer une radio à Fatao.

La radio Lalama de Farambouné est dirigée par Abdoul Salam Boune, qui explique que les maigres recettes générées par la diffusion des avis et communiqués permettent à sa statio de ne pas sombrer. « Notre radio vit, au jour le jour. Nous ne disposons pas d’assez de moyens », dit-il, un peu déçu.

Diédi Macoulmack, vendeur de foin, explique qu’un jour, lorsque le seul âne qui transportait sa marchandise s’est s’échappé, c’est grâce à la radio, qu’il a pu retrouver sa bête. « Sinon, affirme-t-il, mon commerce allait s’effriter ».

« Notre père n’aime pas regarder la télé. Il a toujours son petit transistor collé à l’oreille. Il dort souvent laissant l’appareil ronronner. Il connaît, sur le bout des doigts, les émissions qui passent à la radio Jamana », déclare Bourama Konaté, le bourrelier.

Diatourou Kébé, domicilié à Madiga Sacko. « On capte la radio Jamana de Diéma pour nos besoins d’information et de communication, pour le moment », dit-il. L’homme regrette l’absence de réseaux de teléphonie mobile dans la Commune de Madiga Sacko. Et Kébé de poursuivre : « Actuellement, les travaux d’implantation du réseau d’un opérateur sont en cours. Une fois installé, tous les villages de notre commune seront connectés ».

Il explique que l’an passé, lorsque ses bœufs de labour ont disparu, il a envoyé immédiatement le communiqué à la radio. « Dieu faisant bien les choses, le même jour, ils ont été retrouvés et ramenés sains et saufs », a dit Kébé.

Modibo Sissoko, 1er adjoint au maire de Gomitra, affirme que sa commune reçoit à peine des informations de la radio de Dioumara dont la portée est faible. « La mairie de Gomitra, déclare-t-il, est à la recherche de financement pour l’implantation d’une radio dans la commune ». Selon lui, l’absence de radios dans certaines localités a contribué à aggraver, ces derniers temps, l’insécurité dans le Cercle de Diéma.

L’année dernière, plusieurs bœufs de Samba Diagouraga, fils du chef de village de Souranguédou Santié, se sont égarés en brousse. Aussitôt après la diffusion de l’avis de perte à la radio Jamana, il a reçu les nouvelles de ses animaux.

Selon Mamadou Mah Sissoko, chef sous-secteur Agriculture de Dioumara, en matière d’information, aucun réseau ne peut remplacer la radio. La radio profite plus aux producteurs agricoles qu’à n’importe qui. « C’est, poursuit le technicien, à travers la radio que les paysans s’informent sur le calendrier agricole, afin de prendre, à temps, des dispositions pour les cultures ». Les cultivateurs savent à quel moment précis il faut semer et parviennent à maîtriser certaines techniques culturales pour une bonne rentabilité de leurs productions.

A Diéma, aujourd’hui, sans la radio Jamana, il serait difficile de suivre des informations sur Radio France internationale (RFI) et Studio Tamani. La fréquence courte ne marche pas avec toutes les catégories de transistors. Contrairement au FM sur laquelle émettent toutes les radios locales.

De l’avis de tous, l’apport des radios est inestimable. Le téléphone ne peut atteindre toutes les localités, parfois faute de réseaux, mais avec la radio, les nouvelles sont plus largement véhiculées.

Selon Bakary Soumaré, consultant de projets en séjour à Diéma, ne serait-ce que pour leurs rôles dans la construction du développement local, l’Etat doit apporter aux radios un soutien utile, en terme de renforcement de capacités et d’équipements. « Le développement du Cercle de Diéma doit beaucoup aux radios dont l’arrêt, aujourd’hui, serait préjudiciable aux efforts des populations », estime-t-il.

OB/MD

Source : (AMAP)

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