Promouvoir la réflexion philosophique dans la résolution des crises multidimensionnelle que traverse l’humanité, tel est le but de l’institution de cette Journée internationale de la philosophie, célébrée depuis 2002, le troisième jeudi du mois de novembre. Conscient de l’importance d’une telle Journée pour déconstruire les préjugés qui entourent cette discipline, trois grandes institutions universitaires du Mali se sont donné la main pour l’immortaliser à travers une conférence-débat sur l’environnement. Une manière de montrer la place prépondérante que peut jouer la philosophie dans la résolution des crises mondiales.
« La philosophie doit être au commencement de ce combat contre le réchauffement climatique », explique Badié Hima, enseignant-chercheur à la FSHSE. À l’en croire, cette problématique de l’environnement repose la question de « l’être dans le monde » qui a été au cœur des réflexions philosophiques depuis l’Antiquité grecque. C’est une problématique qui « n’est pas tombée » ex nihilo, estime-t-il, avant de préciser que ce phénomène est le produit de l’action humaine. À ce titre, le changement climatique engage la responsabilité des hommes, des États, des Nations qui doivent prendre des mesures pour réduire ce phénomène « parce qu’il en va de la survie de l’humanité », a-t-il donné l’avertissement.
Dr Hima est convaincu que la covid-19 reste également un produit des actions humaines. Mais il met un bémol à ce niveau en laissant le soin aux chercheurs de le prouver ou pas. Tout compte fait, cette pandémie qui a changé le rapport de l’homme à la société, à l’environnement, à la nature, repose la question de sa propre responsabilité, dit-il.
Face à ces crises diverses, Dr Hima trouve important que les philosophes soient à l’avant-point dans les réflexions, les analyses sur l’être, les rapports interhumains, mais aussi et surtout la science et ses finalités.
Présent à cette cérémonie de célébration, Edmond Moukala, le représentant de l’UNESCO au Mali de l’UNESCO au Mali a invité les philosophes non seulement maliens, mais surtout africains, à réfléchir sur leur continent pour trouver des solutions aux problèmes qui se posent à leur continent. « L’Afrique doit faire valoir ses valeurs », a-t-il affirmé après avoir attiré les attentions sur l’étonnement du monde entier sur l’enregistrement de moins de cas de covid-19 et de morts liés à cette maladie en Afrique.
Dr Nacouma Augustin Bomba, chef du département philosophie de la FSHSE, a souhaité la pérennisation de cette initiative des trois institutions universitaires du Mali. Pour apprécier la thématique de la Journée, il a indiqué : « Le monde connaît une crise environnementale majeure ». Face à une telle crise et convaincu que la philosophie peut changer le monde, Dr Bomba estime que cette discipline peut-être d’un grand apport.
Les représentants des autres institutions universitaires du Mali ont également apprécié la célébration de cette Journée et souhaité sa pérennisation.
Cette célébration a servi également de cadre pour Dr Hima de plaider pour une meilleure implication du bureau multipays de l’UNESCO au Mali dans l’organisation annuelle de cette Journée. Il formule la recommandation de faire de cette Journée un véritable colloque national et international. Il appelle à l’institutionnalisation de cette Journée au Mali.
F. Togola
Source : LE PAYS