La journée internationale contre l’impunité des crimes commis contre les journalistes est célébrée aujourd’hui, jeudi 2 novembre 2017, partout dans le monde. Cette commémoration se tient dans un contexte particulier au Mali où le journaliste Birama Touré est porté disparu depuis le 29 janvier 2016. De plus en plus, sur les réseaux sociaux, les voix s’élèvent pour dénoncer un silence assourdissant des associations de presse, des journalistes et des autorités maliennes face à cette disparition. Surtout qu’aujourd’hui, des journaux maliens rapportent des témoignages sur un possible lieu de détention du journaliste, et une personnalité politique est nommément citée comme étant responsable de son enlèvement.
Au Mali, depuis l’éclatement de la crise en 2012, les journalistes sont confrontés à d’innombrables problèmes dans l’exercice de leur fonction. Ces problèmes ont pour noms : assassinat, disparition, agression, intimidation…Ce n’est pas d’ailleurs fortuit que l’Assemblée générale des Nations ait fixé le 2 novembre Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes contre des journalistes. Cette date a été choisie en commémoration de l’assassinat de deux journalistes français, Ghislaine Dupont et Claude Verlon au Mali, le 2 novembre 2013. Encore aujourd’hui toute la lumière n’a pas été faite sur leur assassinat. « Deux ou trois » des auteurs ou commanditaires de l’assassinat en 2013 au Mali des journalistes français de RFI Ghislaine Dupont et Claude Verlon se trouveraient « a priori » en Algérie, ont indiqué mercredi à Dakar des proches des deux reporters », rapporte Jeune Afrique. « Tout en dénonçant les lenteurs des deux enquêtes menées en France et au Mali, l’Association des amis de Ghislaine Dupont et Claude Verlon a jugé que quelques progrès avaient été faits, lors d’une conférence de presse organisée ce mercredi, à la veille du quatrième anniversaire de l’assassinat des deux journalistes à Kidal, dans le nord du Mali, le 2 novembre 2013. Des suspects sérieux auraient été identifiés. Deux ont été « neutralisés » lors d’opérations militaires et un serait mort dans un accident de moto. Mais deux ou trois autres seraient toujours en vie, et donc en liberté, a priori du côté algérien de la frontière, a déclaré le porte-parole de l’association, Pierre-Yves Schneider », lit-on dans l’article de Jeune Afrique.
Birama Touré, anciennement journaliste au journal Le Sphinx, a été annoncé disparu par sa famille depuis le vendredi 29 janvier 2016. A l’annonce de sa disparition les associations de presse, les journalistes et les autorités maliennes se sont mobilisés pour le retrouver. Pour faire la lumière sur sa disparition, un comité sera mis en place. Très vite, le silence prendra la place de l’euphorie dans cette histoire rocambolesque. Presque deux ans après sa disparition, Birama Touré reste toujours introuvable. Récemment, des journaux maliens ont rapporté des témoignages sur un possible lieu de détention du disparu et une personnalité politique est nommément citée comme étant responsable de son enlèvement. « Lors que Birama était malade, il passait ses nuits sur les épaules d’un de ses codétenus. Nous avons passé quelques mois ensemble à la disposition de la DGSE. Depuis notre départ, nous n’avons plus de nouvelles de lui. Nous sommes prêts à témoigner un jour s’il le faut pour dire qu’il était bel et bien détenu à la Sécurité d’État, précisent nos sources. Selon nos sources, il a été enlevé et séquestré dans les cellules de la DGSE sur instruction de l’honorable Karim Keïta, le fils du président IBK pour des révélations incriminant le fiston national», relate, dans sa dernière parution, le journal « Le Pays ».
Après ses graves relations, des web-activistes s’indignent du silence des associations de presse, des journalistes et des autorités maliennes. « Dans un état sérieux quand quelqu’un disparait, on ouvre une information judiciaire et on met tous les moyens en œuvre prévus par la loi pour rechercher le disparu. Que fait le parquet de ses révélations ? Sommes-nous dans un état de droit où au Gondwana ? Chacun a droit à l’intégrité de sa vie et à la sécurité ! », s’est indigné, sur Facebook, Kaou Diallo. Selon Amadou Bedi Daou, web-activiste, dans le cadre de la Journée internationale contre l’impunité des crimes commis contre les journalistes, la presse malienne aurait dû organiser une « journée sans presse pour Birama Touré ».
Madiassa Kaba Diakité
Source: Le Républicain