A Gao, le fleuve Niger subit l’ensablement, une grave pollution aux déchets plastiques et au carburant déversés par les ménages et les camions. Le phénomène exaspère fortement les riverains et usagers du fleuve.
Moussa Maïga, habitant, assiste chaque jour au même scénario : “Les gens amènent des déchets liquides et plastiques qu’ils déversent en longueur de journée dans le fleuve.” Comme lui, beaucoup d’autres riverains n’utilisent pourtant que cette même eau pour la cuisine, faute de robinet à domicile.
“On ne peut pas boire, on ne pas laver nos assiettes avec ni donner à nos animaux. La faute aux déchets de toute sorte et surtout au carburant qui tue tout. Cette situation ne pas continuer. On est fatigué”, vocifère, Mata Maïga, une autre riveraine.
Dans la ville, la pollution du fleuve est vue de plus en plus comme une véritable catastrophe pour les animaux et les habitants. Elle est très souvent l’œuvre des éboueurs. Mais surtout des chauffeurs de camion qui n’hésitent à aller y verser l’huile des moteurs. Et certains d’entre eux ne mesurent même pas la portée de leurs actes: “Les eaux vont tout emporter. Dans quelques instants tu vas voir que les vagues vont tout emporter. Donc il n’y a aucun danger”, affirme l’un d’eux.
“C’est dangereux ce qui se passe, admet Mohomodou Boncana chef service de l’assaisonnement et du contrôle de la pollution et des nuisances de la mairie. La réglementation interdit de se laver au fleuve a plus forte raison déverser des déchets dans le fleuve. Mais c’est à la mairie de Wabaria de prendre des mesures pour interdire ces pratiques avant de nous saisir pour des mesures plus fortes. »
En attendant des mesures plus fortes ou plus contraignantes, d’autres activités économiques comme la pêche sont elles aussi menacées.
Issa Mahamar Maïga
Mikadofm