A l’instar des autres pays membres de l’Union africaine, notre pays a célébré, vendredi dernier, la 4è édition de la journée africaine de la décentralisation et du développement local
Le ministre des Collectivités territoriales, Alhassane Ag Hamed Moussa a animé, à la Maison de la presse, une conférence de presse au cours de laquelle il a mis en exergue les acquis de la décentralisation au Mali, de 1991 à nos jours. Le président de l’Association des municipalités du Mali, Boubacar Bah, des membres de son département, le représentant du maire du District et secrétaire général, Mamadou Salah Koné, plusieurs journalistes ont pris part à la séance d’évaluation.
Le ministre a développé le thème portant sur «la lutte contre la corruption au niveau local, une voie durable pour transformer l’Afrique à partir de ses collectivités territoriales». Le ministre des Collectivités territoriales a rappelé que le processus de la décentralisation a démarré dans notre pays en 1991.
Aujourd’hui, le Mali dispose d’un arsenal juridique pour exécuter sur le terrain le programme de décentralisation. Le pays est couvert actuellement d’un dense réseau de collectivités territoriales, impulsé par la direction générale des collectivités territoriales. Alhassane Ag Hamed Moussa a mis l’accent sur le rôle éminent jouer par le Haut conseil des collectivités territoriales. Il a salué l’opérationnalisation du Centre de formation des collectivités territoriales. Le dispositif gouvernemental sera complété bientôt par la Direction nationale de la Fonction publique des collectivités territoriales et la toile des Agences de développement régional.
Parlant du progrès, en lien avec l’Accord pour la paix et la réconciliation, le ministre a mis l’accent sur l’opérationnalisation des autorités intérimaires et des collèges transitoires des régions du Nord. Par ailleurs, Alhassane Ag Hamed Moussa a évoqué la création des collectivités territoriales de cercle et de commune dans les régions de Taoudéni et de Ménaka. Il a révélé que «récemment, dans le cadre de la mise en place de l’Accord issu du processus d’Alger, nous avons nommé les autorités intérimaires et des collèges transitoires, de nouveaux cercles, dans toutes les régions du Nord. Ces nominations résultent de l’application de la feuille de route convenue entre les mouvements signataires et l’Etat».
L’amélioration des ressources des collectivités est avérée. A la date d’aujourd’hui, l’Etat transfère 19,7% de ses ressources aux collectivités territoriales. Ce taux atteindra 30% d’ici la fin de cette année. De 2011 à 2018, il y a eu une accélération du taux de transfert des ressources de l’Etat aux collectivités territoriales. Il est passé de 8,4% en 2011 à 19,7% en 2018.
La bonne gouvernance des collectivités territoriales est constatée partout au Mali. C’est la condition sine qua non pour réussir la bonne gouvernance au niveau local, à travers des initiatives génératrices de développement. Le ministre a invité les élus à rendre compte de leur gestion annuelle aux citoyens à travers la restitution publique, conformément à l’article 288 du code des collectivités territoriales.
En plus, Alhassane Ag Hamed Moussa a souligné que les élus, en leur qualité de gestionnaires publics, sont astreints à la déclaration de leurs biens. C’est une exigence de la lutte contre l’enrichissement illicite.
Les témoignages de Boubacar Bah, président de l’Association des municipalités du Mali et du secrétaire général de la mairie du District ont réconforté l’assistance sur la pertinence du processus de décentralisation et l’efficacité du code des collectivités territoriales. Néanmoins, le maire Boubacar Bah demande au gouvernement d’améliorer les conditions des élus pour les mettre à l’abri des tentatives de corruption.
Bembablin Doumbia
L’Essor