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Joueurs expatriés maliens : BOUBACAR SAMASSÉKOU, «Les joueurs de horoya ne sont pas des enfants gâtés»

Dans cette interview, l’ancien joueur du Débo club de Mopti et des Onze Créateurs aborde plusieurs sujets : son transfert au Horoya, la vie du club, la demi-finale de la Coupe CAF qui se profile à l’horizon pour les Rouges de Conakry, son ambition pour la sélection nationale, les Aigles. Au passage, le défenseur central rend un hommage appuyé au président Mamadou Antonio Souaré, «un grand dirigeant qui fait tout pour son club»

 

L’Essor : Les demi-finales de la Coupe CAF, c’est pour bientôt. Est-ce que le Horoya est prêt ? Comment voyez-vous cette confrontation avec Pyramide d’Égypte ?

Boubacar Samassékou : Oui nous sommes prêts pour en découdre avec Pyramide. Les compétitions ont été arrêtées en Guinée à cause de la maladie à coronavirus, nous avons continué à nous entraîner, chacun chez lui et conformément au programme élaboré par la direction technique du club. Dieu merci, le plus dur est passé, nous avons repris les entraînements collectifs. Le groupe est au complet, nous sommes motivés et tout se passe bien. Notre objectif est d’aller au bout et cela passe par une victoire contre Pyramide.

Le match contre cette équipe égyptienne sera très difficile et la partie va se jouer à une seule rencontre. Pour moi, la première équipe qui va marquer sortira vainqueur de cette confrontation. Mes coéquipiers et moi allons tout donner pour battre Pyramide et filer en finale. Nous avons les moyens pour atteindre notre objectif.

L’Essor : Le match se disputera, non pas en Guinée, mais sur terrain neutre au Maroc. Qu’en pensez-vous ? Est-ce un détail important ?

Boubacar Samassékou : Je pense que c’est une bonne idée de jouer les demi-finales sur terrain neutre même si cela va favoriser des clubs marocains qui évolueront devant leurs supporters. On a souvent reproché au Horoya de mal négocier ses rencontres à l’extérieur. Ce sera l’occasion pour nous de prouver le contraire et montrer que nous ne sommes pas là par hasard. Personnellement, je suis content de la décision de la CAF de disputer les demi-finales sur terrain neutre, c’est une bonne initiative. En tout cas, le Horoya est confiant pour la suite des événements

L’Essor : Vous êtes en Guinée depuis 2018, comment êtes vous arrivé au Horoya ?

Boubacar Samassékou : C’est grâce à Baba Cissouma, journaliste sportif malien et ami du président Antonio Souaré, que j’ai signé au Horoya en 2018. Antonio Souaré a demandé à Baba Cissouma de lui chercher un défenseur central et le choix de baba Cissouma est tombé sur moi. Je remercie Baba Cissouma qui m’a choisi parmi tant de défenseurs du pays. Dieu merci, depuis mon transfert ici, tout se passe bien avec les dirigeants de Horoya. Ici, nous vivons comme une famille, tous les joueurs sont unis et travaillent main dans la main pour le bonheur du club.

L’Essor : Ces dernières années, beaucoup de joueurs africains se sont engagés avec le Horoya. Selon vous, qu’est-ce qui explique cette ruée vers le club ?

Boubacar Samassékou : On a un président qui aime le football et qui est très ambitieux qui essaye de construire une grande équipe. Ces trois dernières années, le Horoya a beaucoup progressé et c’est grâce aux efforts et à la détermination de notre président Antonio Souaré que le club a atteint ce niveau.

Le président a un projet ambitieux pour le Horoya et est prêt à tous les sacrifices pour construire une grande équipe. C’est ce qui explique l’arrivée de plusieurs joueurs africains ici. En plus, les joueurs sont bien traités et les salaires sont toujours payés avant la fin du mois. Antonio Souaré est d’un commerce agréable et tous ceux qui le connaissent peuvent en, témoigner.

L’Essor : On peut donc dire que vous êtes des enfants gâtés ?

Boubacar Samassékou : Antonio Souaré est un homme qui a un bon cœur et qui fait tout pour le club et les joueurs. Il fait tout ce qu’il peut pour nous mettre dans les meilleures conditions de travail. De là à dire que nous sommes des enfants gâtés, il y a un pas que je ne saurais franchir. Tout ce que je peux dire, c’est que le président Antonio est un grand dirigeant qui a un grand projet.

L’Essor : L’un des grands projets du président Antonio Souaré est la construction d’un grand centre de football et d’un stade. Avez-vous eu l’occasion de visiter ce centre et quels commentaires vous inspire ce projet ?

Boubacar Samassékou : Oui, j’ai eu l’occasion de visiter son centre de formation à Yorokoguia. C’est un site qui est bien construit et qui est très beau. Le centre se trouve dans la préfecture de Dubréka, il est bâti sur 11 hectares, avec un stade de 15 000 places et un hôtel 5 étoiles. Il y a toutes les commodités dans ce centre. C’est un gigantesque projet, le futur va former des centaines de joueurs, pas seulement du Horoya, mais de l’ensemble des clubs guinéens. C’est l’ambition du président Antonio Souaré.

L’Essor : Malgré les efforts déployés par la direction du club, le Horoya ne parvient pas à s’imposer à l’échelle continentale. Qu’est-ce qui explique cela ?

Boubacar Samassékou : C’est vrai, le Horoya, version Antonio Souaré court toujours derrière son premier sacre continental. L’explication est simple, la construction d’une grande équipe ne se fait pas en deux ou trois ans, ça demande du temps. Sinon, la progression de Horoya est constante et l’équipe peut aujourd’hui rivaliser avec n’importe quel club du continent.

Pour moi, nous sommes sur le bon chemin et la consécration ne devrait plus tarder. Pourquoi pas dès cette année en Coupe CAF. En tout cas, notre objectif est clair : c’est offrir le trophée au président Antonio Souaré et au peuple guinéen.

L’Essor : Ces dernières années, le club a limogé plusieurs entraîneurs avec toujours le même résultat. Selon vous, qu’est-ce qui fait que le Horoya consomme autant de techniciens ?

Boubacar Samassékou : C’est vrai, le club a limogé plusieurs entraîneurs ces dernières années. Pour moi, c’est une question de résultats et d’objectif. Aujourd’hui, le Horoya est le grand club guinéen et l’un des meilleurs du continent. Donc, les entraîneurs qui arrivent ici doivent faire des résultats, tout comme d’ailleurs les joueurs. Quand on connaît la rivalité sportive entre le Horoya et certains clubs comme le Hafia FC et l’AS Kaloum, on peut aisément comprendre pourquoi les entraîneurs qui n’obtiennent pas de résultats prennent la porte.

L’Essor : C’est la deuxième fois que l’actuel entraîneur, le Sénégalais Lamine N’Diaye se retrouve à la tête de l’équipe. Qu’est-ce qu’il a changé depuis son come back ? Est-ce l’homme de la situation ?

Boubacar Samassékou : Oui c’est la deuxième fois qu’il se retrouve à la tête de Horoya. Pour moi, c’est la volonté de Dieu. Bon, depuis qu’il est là, il y a eu beaucoup de changements positifs. Il a signé un contrat de 3 ans et pour le moment, les dirigeants du club sont contents de son travail. L’année dernière, Horoya avait du mal à s’imposer à l’extérieur et encaissait trop de buts. Depuis que Lamine N’Diaye est là, nous gagnons presque toutes nos rencontres à l’extérieur.

Personnellement, je n’ai aucun problème avec l’entraîneur, tout se passe bien et je suis content qu’il soit là avec nous. S’il plaît à Dieu, nous allons lui donner ce trophée de la coupe CAF cette année. Oui notre entraîneur, Lamine N’Diaye est l’homme de la situation, il n’y a aucun doute là-dessus.

L’Essor : Parlons de l’équipe nationale, les Aigles. Elle a laissé une bonne impression lors de la dernière CAN, en Égypte. Comment voyez-vous l’avenir de cette sélection majoritairement composée de jeunes éléments ?

Boubacar Samassékou : L’effectif actuel des Aigles est composé de jeunes pétris de talent qui ne demandent qu’à être suivis et encadrés. Si la Fédération malienne de football (Femafoot) continue à faire confiance à ces jeunes, je les vois offrir au Mali son premier trophée continental. Aussi, je pense que l’équipe a toutes les cartes en main pour se qualifier pour la phase finale de la Coupe du monde 2022.

Le sélectionneur national, Mohamed Magassouba a eu raison de faire confiance aux jeunes, je le félicite pour la belle prestation des Aigles à la dernière CAN, en Égypte. Les jeunes ont produit un football de très bonne qualité et personne n’aurait crié au scandale, si l’équipe avait gagné le trophée de la CAN.

L’Essor : Vous avez joué avec les Aigles locaux, mais jamais avec la sélection A. Quelles sont vos ambitions pour l’équipe nationale ?

Boubacar Samassékou : Mon ambition est de jouer avec l’équipe nationale A et le plus vite possible. Le rêve de tout footballeur est de pouvoir porter le maillot de son pays, je travaille pour ça et j’espère qu’on me verra bientôt avec les Aigles. Je sais que les places sont chères en équipe nationale, mais je suis confiant pour la suite des événements.

L’Essor : La crise sanitaire a tout bouleversé dans le monde du sport, en général et celui du football en particulier. Comment avez-vous vécu cette situation sans précédent dans l’histoire du sport mondial ?

Boubacar Samassékou : Ça été un moment difficile et très critique pour nous les sportifs. Nous sommes restés à la maison pendant presque quatre mois, nous étions confinés. Heureusement que l’entraîneur a donné un programme d’entraînement individuel à tous les joueurs. Après les exercices, je passais le reste de mon temps à regarder la télé et parler avec la famille à travers WhatsApp. Je ne souhaite plus jamais revivre ça. Maintenant, nous commençons à sortir de chez nous mais en respectant les mesures barrières.

Le port du masque est obligatoire. Je souhaite bonne guérison à tous les malades de coronavirus et prie pour le repos de l’âme de ceux qui ont été victime de la pandémie. Qu’Allah le Tout-Puissant et Miséricordieux les accueille dans son Paradis éternel.

L’Essor : Contrairement à la Guinée qui a arrêté son championnat, la Fédération malienne de football a décidé d’achever la saison. Selon vous est-ce une bonne ou une mauvaise décision ?

Boubacar Samassékou : Pour moi, c’est une bonne décision de continuer à jouer le championnat parce que les situations ne sont pas les mêmes dans les deux pays. Au Mali, il y a un problème au niveau des clubs, donc le mieux c’est de jouer le reste du championnat. Quand on sait également que la situation sanitaire s’est améliorée ces dernières semaines, il est préférable d’achever la saison. Pour moi, la Femafoot a le temps de jouer le reste du championnat. Je souhaite bonne chance à mon ancien club, les Onze Créateurs.

L’Essor : Un mot pour les supporters maliens, notamment les inconditionnels du Débo club de Mopti, votre club formateur ?
Boubacar Samassékou : Je salue tous les supporters maliens et les remercie pour leur soutien. Un petit coucou à tous les Mopticiens, aux dirigeants de mon club formateur, le Débo club de Mopti et à tous les inconditionnels. Grand merci également aux Onze Créateurs et au président Sékou Maciré Sylla qui a été plus qu’un président pour moi.

Interview réalisée par
Djènèba BAGAYOKO

Source : L’ESSOR

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