Dans la guerre politico-familiale qu’alimentent Jean-Marie Le Pen et sa fille Marine, un nouveau chapitre s’ouvre avec la création du « Rassemblement bleu-blanc-rouge » faisant bien sûr référence « Rassemblement bleu Marine ».
Jean-Marie Le Pen a proposé samedi la création d’un « Rassemblement bleu-blanc-rouge » en écho au « Rassemblement bleu Marine » de sa fille, présidente du Front national. Le père et la fille sont en conflit alors que l’université d’été du parti a débuté à Marseille.
Le cofondateur du parti d’extrême droite, dont il a été exclu le mois dernier, a rassemblé ses soutiens dans les quartiers Nord de Marseille. Au même moment débutaient dans la même ville l’université d’été du Front national (FN), à laquelle il n’a pas été convié.
« Je propose, comme il y a le Front national et le Rassemblement bleu Marine, de créer le Rassemblement bleu-blanc-rouge. Vous ne serez pas orphelins », a déclaré Jean-Marie Le Pen dans un restaurant du XIIIe arrondissement.
« Nous pourrons donc agir dans le même sens que le FN sans forcément y appartenir. Le FN sera bien en peine de refuser notre démarche car elle correspond au parallélisme des formes. Vous serez appelés à adhérer de telle sorte que nous remettions le FN dans l’axe », a-t-il ajouté.
Scepticisme
Parc Chanot, où se tient l’université d’été, la proposition de l’eurodéputé de 87 ans a été accueillie avec circonspection. « Je ne sais pas ce que sera l’objet de cette association, mais il n’y a qu’un seul et unique mouvement, c’est le Front national. Maintenant, chacun est libre de créer son parti », a dit David Rachline, sénateur-maire de Fréjus (Var).
Pour le sénateur Stéphane Ravier, « le Rassemblement bleu-blanc-rouge, il existe : c’est le Front national. Le Front national a besoin d’unité, pas d’un rassemblement bis qui est une perte de temps. »
A son arrivée dans la cité phocéenne, Jean-Marie Le Pen avait appelé à « l’unité » de son parti, « condition sine qua non de la victoire. » « Je souhaite que cessent ces divisions pour les batailles à venir », avait-il ajouté devant la presse, invitant sa fille à « retrouver le bon sens ».
Persona non grata
A l’université d’été, Marine Le Pen a estimé que la querelle familiale faisait partie des sujets « passés et dépassés. »
« Je me réjouirai toujours lorsque des patriotes décident de ne pas évoquer les sujets qui fâchent pour se concentrer sur les grands sujets qui intéressent les Français », a-t-elle dit en réponse à l’appel à l’unité de son père.
Jean-Marie Le Pen a laissé planer le suspens quant à sa venue à l’université d’été, où il est persona non grata.
« Je ne m’interdis pas d’aller au Parc Chanot, ni cet après-midi, ne ce soir, ni demain, car je suis libre et je suis député européen de cette circonscription, je suis conseiller régional et président du groupe, je suis de surcroît président d’honneur du Front National », a-t-il rappelé.
A trois mois des élections régionales, plusieurs élus locaux se disent prêts à présenter des listes dissidentes au scrutin de décembre en région Provence Alpes Côte d’Azur contre Marion Maréchal Le Pen, investie tête de liste par le FN.
Source: ATS