La commune rurale de Baguinéba est aujourd’hui confrontée à une délinquance juvénile explosive. Selon le premier adjoint au maire de la commune, Jean Marie Dackouo, qui a bien voulu nous accorder un entretien, sans la présence de la gendarmerie nationale, Baguinéda allait vivre l’enfer avec une jeunesse désœuvrée qui croit à la facilité. Lisez l’entretien.
Vous êtes un homme politique populaire à Baguinéda, à quoi cela est dû ?
Jean Marie Dackouo : C’est une première que de savoir que je suis populaire à Baguinéda. Mais il faut reconnaitre que je conserve mon nombril dans cette commune qui m’a vu naitre. De nombreuses personnes me connaissent. De toute ma vie, je suis au même endroit à Baguinéda où j’ai fréquenté l’école. En contrepartie, à l’âge adulte quand j’ai entamé mon parcours je me suis assigné le rôle de servir cette commune dont les habitants ont porté leur choix sur ma modeste personne. A vouloir en venir que je suis populaire est autre chose… Je peux dire que cette popularité je le dois à ma petite enfance, période pendant laquelle j’ai été membre du mouvement pionnier. Ce parcours m’a permis d’avoir une profonde connaissance de mon pays et des grandes vertus contenues dans notre culture. Pendant six mois j’ai été gratifié cadre pionnier.
Aux premières heures de l’indépendance, Baguinéda demeurait un symbole dans l’agriculture au Mali. Actuellement, la jeunesse est en cours de renverser cette tendance à travers les vols et agressions à répétition. Comment expliquez-vous ce changement ?
Effectivement ces derniers temps, le vol émanant de la jeunesse s’est considérablement aggravé. Elle est passée par plusieurs stades progressifs. D’abord ce fut des poulets, ensuite les petits ruminants. De nos jours ce sont les motos Jakarta. Ce comportement est inqualifiable dans une commune rurale. Les mots me manquent pour saluer le rôle déterminant de la gendarmerie qui mène dans ma commune un travail extraordinaire. Sans la présence de la gendarmerie nationale notre commune allait vivre l’enfer avec cette jeunesse désœuvrée qui croit à la facilité. L’acte qui m’a le plus indigné aura été le vol de la Jakarta devant la mosquée. Aucun enfant n’a le droit de tourner là au moment sacré de la prière à plus fort raison que de voler. A mon avis la jeunesse est en cours de perdre les repères. L’équipe municipale va appuyer toute initiative tendant à respecter les traditions ancestrales à Baguinéda. L’heure de prière est sacrée.
Quel message adressez-vous à la jeunesse de Baguinéda ?
Je demande à la jeunesse de Baguinéda de persévérer au travail par les études. Ceux d’entre eux qui n’ont pas eu la chance d’aller à l’école de faire recours à l’apprentissage d’un métier par une formation qualifiante. Seul le travail assure l’indépendance. Si la jeunesse est l’avenir de notre pays, ce n’est pas à travers le vol qu’elle pourrait faire développer le pays. Elle a grand intérêt à s’adonner au travail à la sueur du front.
Par rapport à l’insécurité galopante qu’attendez-vous de la population et de l’Etat ?
La population doit impérativement coopérer pour freiner l’hémorragie. Il est inadmissible que les enfants volent. C’est une première à Baguinéda, nous allons tout mettre en œuvre pour que ce soit la dernière. Par ma voix, la mairie invite les plus hautes autorités d’agir maintenant sinon demain il sera beaucoup trop tard. A Baguinéda la gendarmerie a besoin des hommes pour assurer sa mission sur le terrain. A cette occasion, Salia Diarra et son équipe vont mettre les bouchées doubles pour éradiquer ce fléau qui terni l’image de la commune. A ce propos j’invite la population d’être solidaire des élus. Seul à ce prix, on va gagner la bataille. Baguinéda étant la porte d’entrée de Bamako, les autorités doivent réfléchir à la mise en place d’un commissariat de police dans la commune rurale de Baguinéda.
Aboubacar Eros Sissoko
Source: Le Républicain