La position de la Cedeao était connue avant le sommet. En réalité, cette organisation ne se soucie pas du bien-être des Maliens. Elle veut que notre pays se retrouve dans le chaos. Envisager le chaos, c’est dire d’aller forcément aux élections pour qu’il y ait des contestations qui vont déboucher sur une crise postélectorale qui ne dira pas son nom. La décision de sanctionner est vraiment du non-sens.
Ce n’est pas une décision réfléchie. C’est pourquoi à un moment, j’avais demandé de surseoir à notre participation au niveau de la Cedeao où il y a des menaces, des pressions pour déstabiliser les autorités de la Transition. Mais je pense que ce sont des hommes avertis qui vont maintenir le cap. Le peuple malien, debout, est derrière eux. Penser qu’on ne peut pas vivre sans cette Cedeao, c’est une fuite en avant. Parce que le Mali a existé avant la Cedeao et il existera après la Cedeao.
Nous sommes un pays souverain. On n’a pas à se plier au diktat de qui que ce soit. Les autorités doivent tenir le cap qui sera fixé par le peuple malien, ce serait la voie royale à suivre. Les États de la Cedeao ont plus à perdre que nous. On nous fait incriminer par des ennemis à l’intérieur même de notre pays et dire que sans la Cedeao, il y aura ceci ou cela.
Mais la communauté internationale ne se résume pas à la Cedeao. Nous avons d’autres débouchés. Il y a des pays européens et américains qui ne vont certainement pas suivre la Cedeao. Mieux, la Guinée, c’est le port naturel du Mali. Nous sommes à 600 km de Conakry. Nous allons trouver les moyens pour peut-être passer par la Guinée. Nous allons nous organiser pour dire que nous sommes avec nos autorités et que nous allons continuer à être avec elles. Et cela, nous le ferons avec intelligence. Que les Maliens comprennent que c’est dans la douleur qu’on reconnaît ses amis et que c’est dans cette même douleur que nous allons pouvoir avancer…