Qu’est-ce qui s’est bien passé à l’Aéroport Modibo Keïta, la fameuse nuit où Issa Kaou Djim voulait embarquer à bord d’Air France pour Paris ?
C’est la question que nous avons posée au leader de l’A CRT. Sa réponse vous glacera le sang. Entretien sans concession.
Que s’est-il passé, cette fameuse nuit où tu voulais embarquer à l’aéroport Modibo Keïta pour Paris ?
Cette nuit-là, Le Mollah, j’ai eu la honte de ma vie. Au moment où je m’apprêtais à embarquer dans l’avion, un agent de sécurité s’est rapproché de moi. Avant de prier de rentrer chez moi, sans autre forme de procès. J’ai beau essayer de lui expliquer, rien à faire. Et tout cela devant ma bien-aimée, la fille de l’autre. Oh là là là ! Le Mollah, tu aurais dû être là !
Et la suite ?
Quelle suite Le Mollah ? Tu veux, aussi, que je te dise qu’on m’a donné quelques coups de matraque ? Jusqu’à présent, mes côtes me font mal. J’ai été, vraiment, secoué. Comme si, ils se sont passés le mot.
Où voulais-tu aller ?
A Paris !
Pour y faire quoi ?
Ça, je ne peux pas te le dire ?
C’est, encore, pour obtenir de quoi assurer votre boucan de politique politicienne ?
Non ! C’est pour chercher de quoi financer mon parti politique.
Ecoutez, c’est un secret de polichinelle. Tout le monde sait ce qui se passe aujourd’hui. Après plusieurs tentatives sans succès, Macron a changé de méthode. Il n’entend plus affronter le colonel à travers ses coups tordus. Surtout après ses échecs, pour le moins, retentissants. Il agit, maintenant, par procuration.
C’est à dire ?
Il a, sur place, des hommes de main à travers lesquels il agit.
Agir comment ?
Faites-vous partie de ces hommes de main qui acceptent vendre leur pays pour une bouchée de pain ?
Astagafouroulah !
C’est la deuxième fois, en moins d’un an, que vous vous rendez à Paris, sans que personne ne sache ce que vous allez y faire ? C’est kabakomatique, non ?
Je voulais me rendre en France, pour rendre visite à mes militants.
Ah bon ? Quels militants ? vous avez un parti politique ?
Et l’ACRT ? Vous pensez que c’est une tontine ou quoi ?
C’est l’ACRT machin-là que vous appelez parti politique ?
Oui ! Tout le monde sait, au Mali, que je suis leader d’un parti politique. Même si, je ne suis jamais allé à l’école.
Comment un vendeur de percale comme vous peut –il diriger un parti politique ? Avec quels moyens ? Et pour quelle finalité ?
Un vendeur de percale n’est pas une personne ?
Il s’agit, seulement, d’être une personne pour vouloir diriger un parti politique ?
Qu’est-ce qu’il faut, de plus, pour diriger un parti politique ?
Il faut avoir fait de longues études, avoir une connaissance plus approfondie du monde, de son mode de fonctionnement, de la politique…
Dites-moi, avez-vous fait des études de sciences politiques ?
Moi, j’ai fait des études « d’affaires politiques ».
C’est à dire ?
Vous ne connaissez même pas ça et ça se dit journaliste au Canard affolé ?
Pourquoi, voulez-vous, Mr Kaou Djim, vous rendre à Paris, la semaine dernière ?
C’est pour faire acheter des mèches pour ma bien-aimée.
Interview réalisée par Le Mollah Omar
Source: Canard déchaîné