Pour lui, le GATIA est composé d’unionistes des hommes qui  ont pris les armes pour dire non à la partition du pays.  Cette déclaration a été perçue par certains comme un manque de neutralité du pouvoir de Bamako. L’avocat Konaté a mis à profit le plateau de la chaine du continent  pour dénoncer  ce manque de neutralité du pouvoir par rapport aux milices du nord tout en mettant en garde contre une sous-traitance de la question sécuritaire.

Cela fait  des mois que des combats d’une rare violence opposent combattants indépendantistes du MNLA et milices d’autodéfenses GATIA et autres vétérans de GANDAKOI. Les hostilités ont commencé quand des combattants du MNLA ont tenté de désarmer la milice GATIA à Ntilit. La riposte du GATIA et autres alliés ne s’est pas fait attendre, les combattants du MNLA ont été repoussés jusqu’à Tabankort  qu’ils ont perdu à après les récents combats. Le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita qui s’est rendu au chevet des blessés suite aux altercations entre populations et  forces onusiennes,  s’est prononcé pour la première fois  sur la question  des milices. Il a indiqué que GATIA est un regroupement des patriotes opposés à la partition du Mali, histoire de rendre  hommage au mouvement qui jusqu’alors était considéré par l’Etat comme  agissant pour son propre  compte.

Cette déclaration du président de la République ne risque t-il pas de compliquer un peu plus les choses  en donnant du tonus au MNLA qui ne cesse de subir des revers sur le terrain.  Pour l’éminent avocat malien Me Ismael Mamadou Konaté  cette situation de sous –traitance de la sécurité  d’un pays est compromettant car il peut donner lieu à des dérapages que l’Etat ne pourra pas maitriser. Il fait sans doute allusion au cas du Congo Brazzaville à l’époque. Lors de la sanglante guerre  civile qui a ravagé le pays en 1997. Où chaque leader politique  avait sa milice. Ce qui un moment a entrainé la libanisation du pays. Il y avait les milices ‘’cobras’’ de Sassou Nguesso au pouvoir actuellement, les milices ‘’Ninjas’’ de Bernard Kolela et les milices ‘’Requins’’ de Jean Pierre Tchicaya. Le président de l’époque  Pascal Lissouba qui n’avait plus confiance  en l’armée avait tenté de sous –traité avec  certaines de  ces milices et le résultat on le sait, le pays est devenu un nid d ‘insécurité, un foyer permanent de tensions. Le même scenario s’est produit  en Somalie lorsque Mohamed Siad Barré a été renversé par le ‘’Congrès de la Somalie Unifiée’’ qui par la suite a été divisé entre le général Mohamed Fara Haidid et Aly Mahady Mohamed. Toute chose qui a fini par entrainer la naissance des ‘’seigneurs de guerre’’ avec comme conséquence le développement de l’islamisme  radical. L’Etat doit à présent s’atteler à préparer les Forces Armées Nationales à l’image de l’armée nationale tchadienne pour sécuriser l’ensemble du pays.

Badou S. Koba

 

Source: Tjikan