L’Observatoire du marché agricole a initié des concertations avec différents acteurs afin de faciliter la disponibilité des semences et des engrais
Le secrétaire général adjoint de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali (APCAM), Drissa Diallo, a présidé hier dans la salle de conférence de l’institution consulaire la cérémonie de lancement du Projet « Influencer la formulation et la mise en œuvre des politiques agricoles et des réglementations favorables à l’accès au marché des intrants de qualité pour les petits producteurs ».
L’événement a enregistré la présence d’Idrissa Sankaré, le président de la Commission développement rural de l’Assemblée nationale, du coordinateur de l’Observatoire du marché agricole (OMA), Pierre Traoré, de ses proches collaborateurs, des représentants des structures techniques, de délégués de l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA) venus de Nairobi (Kenya), des Ong, des sociétés de vente d’intrants et de représentants des producteurs.
Le nouveau projet qui sera exécuté par l’OMA a été financé par AGRA pour une durée de 2 ans. Il se focalisera sur la promotion des politiques agricoles et des règlementations propices à l’accès aux intrants de qualité par les petits producteurs. La mise en œuvre de ce projet qui sera piloté par l’OMA, contribuera à la réalisation des objectifs de la Loi d’orientation agricole (LOA) dans ses objectifs relatifs à la promotion socio-économique des populations en milieu rural, à l’atteinte de la souveraineté alimentaire et à la transformation de l’agriculture extensive orientée vers l’autoconsommation en une agriculture intensive dirigée vers le marché.
Les participants de l’atelier ont unanimement perçu la nécessité d’associer étroitement les différents acteurs (producteurs semenciers, distributeurs et vendeurs d’intrants, structures d’encadrement, recherche, etc.) afin d’atteindre les objectifs du projet. L’OMA est parti du constat que, malgré la libéralisation de l’économie, l’agriculture est restée extensive. Des milliers d’hectares sont défrichés pour un rendement qui n’est pas toujours à la hauteur. Une des solutions à cette contrainte est le développement et la mise en œuvre de politiques favorisant l’intensification de l’agriculture en améliorant l’utilisation des intrants agricoles. Toutefois, ont souligné les acteurs, les secteurs des semences et des fertilisants ont été libéralisés. Mais le contrôle de qualité de ces semences et fertilisants reste toujours le maillon faible de la chaîne.
Nombre de dysfonctionnements existent et doivent être résolus afin de s’assurer de l’harmonisation des politiques en matière d’intrants dans l’espace CEDEAO. Ces dysfonctionnements concernent, entre autres, le manque de mécanisme de contrôle des intrants, la non mise à jour des catalogues officiels d’intrants agricoles, l’absence de laboratoire régional de contrôle d’intrants, la mauvaise qualité des semences et engrais vendus. Le manque de consultation entre les acteurs du secteur semencier, l’ignorance de la demande et de l’offre de semences sélectionnées, la contrefaçon et l’insuffisance des fertilisants, le faible niveau de formation des acteurs et l’insuffisance des services de vulgarisation figurent aussi au nombre des contraintes identifiées.
L’objectif global du projet est d’influencer la formulation et la mise en œuvre de politiques soutenant la révolution verte agricole et les règlements favorisant l’accès aux intrants de qualité par les petits exploitants agricoles au Mali (semences et engrais). Le projet va mener diverses activités qui contribueront à l’atteinte des objectifs. Ainsi, seront facilitées la création et l’opérationnalisation d’une plateforme nationale sur le contrôle de qualité des semences agricoles pour veiller à la mise en œuvre des engagements du gouvernement à l’encontre des semences contrefaites. Des études seront menées pour évaluer l’impact des faux engrais sur les petits agriculteurs et faciliter l’harmonisation et la domestication des lois commerciales et des règlementations en vue de supprimer les barrières commerciales pour les intrants agricoles (interdictions d’exportation, barrières tarifaires et non tarifaires) conformément aux dispositions de l’Union douanière de la CEDEAO.
L’OMA s’engage, durant ce projet, à mener des plaidoyers pour l’application des lois et règlements visant à améliorer le mécanisme de contrôle de qualité des engrais au Mali, pour la mise en œuvre de meilleures politiques facilitant l’accès des petits producteurs aux semences.
Les participants ont remercié AGRA pour son soutien financier et matériel constant à la promotion de l’agriculture malienne. L’occasion était opportune pour l’OMA de rappeler que le processus d’adoption de la loi sur la création du récépissé d’entreposage au Mali suit son cours. Cette précédente réflexion avait aussi été financée par AGRA.
M. COULIBALY
Source : Essor