La suspension des dotations hebdomadaires de carburant pour le personnel de la présidence de la Rue publique, la situation financière de notre pays…
Voici les deux principaux sujets au menu de cette interview que le président de la République a bien voulu nous accorder. C’était dimanche dernier, dans son bureau ovale de Koulouba où, il nous a reçu, les bras ouverts. Interviou. Sans détour.
Mr le président, vous avez maigri, apparemment. Suivez-vous une cure d’amaigrissement ?
Avec tous les problèmes que je vis, actuellement, ai-je besoin d’une cure d’amaigrissement ?
Vous voulez parler de quoi par exemple ?
La grève des magistrats qui ne finit pas de finir, celle des DFM qui vient de commencer et les autres qui pointent le bout de leur nez. Sans compter les « Moudjahidines » de Soumaïla Cissé qui, tout en refusant de me reconnaître comme leur président de la Rue publique, continuent de me pourrir la vie. Avec leurs marches interminables.
Ces grèves ne sont-elles pas liées au manque d’argent ? A en croire le chef de file de l’opposition, le « Trésor est vide » …
C’est faux ! Il a juste fait cette déclaration pour nuire à mon régime.
Alors pourquoi les dotations hebdomadaires en carburant du personnel de la présidence ont été suspendues ?
Une petite cure d’amaigrissement leur fera plus de bien que de mal.
C’est à dire ?
Maintenant que les dotations hebdomadaires de carburant ont été suspendues, le personnel de la présidence restera, les week-ends, à la maison, auprès de leurs épouses et de leurs enfants, au lieu de gambader entre les maîtresses.
Donc, par ce geste, vous avez rendu un grand service à leurs épouses…
J’ai reçu les messages de plusieurs d’entre-elles, qui m’ont félicité pour avoir pris cette décision. Selon elles, depuis que ces dotations en carburant ont été suspendues, leurs époux ne gambadent plus, la nuit, à travers les rues de Bamako.
Mr le président, le projet de redécoupage territorial, qui circule sur les réseaux sociaux, suscite, partout, colère et indignations des populations, qui le rejettent en bloc…
Celui qui circule sur les réseaux sociaux est un avant-projet de découpage ; le vrai projet de redécoupage territorial doit être examiné par une commission mise en place à cet effet. Avant d’être débattu par les populations à la base.
Malgré tout, Mr le président, les associations de ressortissants du Nord sont sur le pied de guerre. Pour eux, ce redécoupage territorial ne passera pas et les communautés majoritaires du Nord sont très remontées contre les autorités maliennes.
Je profite de votre micro pour les inviter au calme. Ce n’est pas, contrairement à ce que disent certains, l’esquisse d’une partition du pays.
Pour Dr Choguel Maïga, votre ex-ministre de la Communication et de l’Economie Numérique, « la finalité des faits et gestes des autorités est la partition pure et simple du Mali ». Qu’en dites-vous ?
Choguel a dit ça ?
Oui, dans la presse
Donc, aucun commentaire !
Pour l’association « Gao Lama Borey », je traduis pour vous, car vous ne parlez pas sonrhaï (les ressortissants de la région de Gao), ce projet de redécoupage territorial « est une bombe qui éclatera à la figure de ses initiateurs ». Etes-vous d’accord avec elle ?
Avant de répondre à ta question, laisse-moi te dire que je parle très bien sonrhaï. L’honorable Karim, aussi. Mon épouse est issue de la notabilité de Bourem. Je m’arrête là.
Pour le reste, je m’inscris en faux par rapport à ces déclarations. J’ai placé mes deux mandats sous le signe de la restauration de l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire national, en équipant l’armée d’avions de combat et de transport de troupes. D’Alpha Oumar Konaré à ATT, qui l’a fait mieux que moi ? Personne !
Alors, comment peut-on me reprocher de vouloir entériner la partition du pays à travers ce projet de redécoupage territorial ?
Les ressortissants de Goundam rejettent, en bloc, ce projet de redécoupage territorial et réclame l’érection, sans délai, du cercle de Goundam en région. Et ils entendent manifester leur mécontentement dans les jours à venir à Goundam et à Bamako.
Dis à tes parents goundamiens de mettre un peu d’eau dans leur « dolo ».
Propos recueillis
par Le Mollah Oma
Source: canarddechaine