Candidat de l’alternance « Ensemble, resterons l’espoir », Soumaïla Cissé s’est lancé dans la campagne présidentielle en proposant aux maliens un ambitieux projet de société axé sur 5 piliers. Dans un entretien exclusif accordé à L’Aube, le candidat évoque ce début de campagne, l’alliance constituée autour de lui, le retrait des cartes ainsi que son ambition pour le Mali. Interview.
L’Aube : La campagne électorale pour l’élection présidentielle de tous les espoirs ou de tous les dangers est maintenant bien lancée. Vos premières impressions ?
Soumaïla Cissé : Nous entamons ce lundi la deuxième semaine de campagne. La première a confirmé ce que nombre de Maliens ressentaient: un fort désir de changement et une forte aspiration à l’alternance traversent tout le pays. Mon projet pour réparer le Mali abîmé par les années IBK a été rendu public. Il démontre que mes équipes et moi, mes camarades et moi sommes prêts pour gouverner et redresser notre pays.
La pré-campagne a été marquée par la constitution d’une grande alliance autour de votre candidature « Ensemble restaurons l’espoir” qui continue d’accueillir des adhésions. Une figure importante de la vie politique Tiébilé Dramé a accepté de devenir votre directeur de campagne. Pensez-vous avoir réuni des forces suffisantes pour la conquête ?
Les bases de cette alliance se renforcent chaque jour. Un puissant pôle pour l’alternance et le changement s’est mis en place. Chaque jour, de nouvelles forces, de nouvelles personnalités dont certaines avaient soutenu le président sortant nous rejoignent. Avec nos alliés, tous nos alliés, nous réaliserons l’alternance et le changement dans les prochaines semaines.
La distribution des cartes enregistre des ratés. Le taux de retrait pour les Maliens de l’extérieur est très bas, souvent à cause des obstructions. Le silence de l’opposition est incompréhensible compte tenu de la large mobilisation de nos compatriotes à l’extérieur et qui pourrait se traduire par un vote en faveur de l’alternance ?
L’opposition ne se tait pas. Nous signalons régulièrement aux pouvoirs publics les difficultés qui jonchent le chemin vers une élection présidentielle régulière. Vous savez, le pouvoir sortant ne souhaite pas que les Maliens participent massivement à cette élection. Il redoute le vote-sanction. Souvenez-vous: le président et le Gouvernement sortants ont laissé les préfets et les sous-préfets partir en grève pendant dix jours au moment où démarrait la distribution des cartes d’électeurs. Ils ne feraient pas autrement s’ils voulaient saboter cette opération.
Plus globalement, l’opposition a exprimé beaucoup de réserves sur la transparence du scrutin et organisé deux marches dans ce sens, dont l’une violemment réprimée. Êtes-vous plus rassuré aujourd’hui ?
La plus grande vigilance reste de mise. Ce gouvernement voulait terroriser le peuple, l’intimider en vue de l’amener à accepter, sans broncher, une élection truquée. La résistance du peuple et l’indignation internationale devant la honteuse répression du 2 juin et la grande manifestation populaire du vendredi 8 juin ont été un sévère avertissement pour le président et son premier ministre.
Vous avez présenté votre programme autour de cinq piliers avec un chiffrage à l’appui. Où allez-vous trouver 8 000 milliards de FCFA pour le financer ?
Avec une gouvernance vertueuse et respectueuse du bien public, nous remobiliserons notre peuple et le pays regagnera la confiance des investisseurs et des partenaires internationaux. Un gouvernement sérieux et un peuple remobilisé déplaceront des montagnes.
L’alliance avec le CDR de Ras Bath est un atout incontestable. Comment jugez-vous ses premières manifestations sur le terrain ?
Je salue l’engagement du CDR et de son leader en faveur de l’alternance. Nous avons une grande convergence avec toutes les forces du changement sur le terrain.
Ce mouvement va s’amplifier dans les prochaines semaines dans tout le pays.
Vous avez pris l’engagement de ne pas associer votre famille à la gestion de l’Etat. C’est un pavé dans le jardin du président sortant, IBK.
Ibrahim Boubacar Keïta a décrédibilisé et affaibli l’État en commençant à violer la constitution dès son entrée en fonction et en impliquant sa famille dans les affaires de l’État. Ce faisant, il a terni l’image du Mali et instauré une gestion clanique et patrimoniale de l’État. Dans ce domaine comme dans d’autres, je ferai le contraire de ce qu’a fait IBK.
Candidat en 2002, 2013 et 2018. Quels sont vos attentes pour vous-même et vos espoirs pour le Mali au soir du 29.juillet 2018 ?
L’alternance et la rupture avec la gouvernance catastrophique d’IBK sont l’unique voie de salut pour notre pays.
Chasser le président actuel par les urnes est un devoir historique de toutes les forces démocratiques et populaires. Je m’y engage avec détermination avec tout le camp de l’espoir. Le Mali mérite que nous nous battions pour lui, pour l’honneur et la dignité de son peuple.
Réalisée par C H Sylla
Source: L’ Aube