Des milliers de personnes étaient encore sorties le 19 juin dernier pour répondre à l’appel du mouvement de rassemblement des forces patriotiques (M5 RFP). Cette énième sortie intervient après celle tenue du 5 juin et les manifestants ont exigé à nouveau la démission du président de la république et de son gouvernement. Cette rencontre a marqué la présence de plusieurs forces socio-politiques, dont le parrain de la CMAS, Mahamoud Dicko. On pouvait lire sur les pancartes « IBK quitte le pouvoir », « Nous ne voulons plus un souverain despote », « 7 ans de monarchie ça suffit », « IBK nous a trahi », entre autres.
Pour éviter d’éventuels débordements des manifestants, quelques responsables du mouvement avaient été chargés à remettre la demande de démission au président Ibrahim Boubacar Keita. Mais l’accès au palais y ont été refusé par les forces de l’ordre qui ont fait usage de gaz à lacrymogènesde quoi s’indigne l’imam Mahamoud Dicko, qui dit avoir donné la possibilité d’éviter le pire, mais hélas déplore-t-il, « on a empêché les gens d’arriver à Koulouba qui appartient au peuple Malien ». Selon lui, le président de la république devrait avoir l‘élégance de recevoir les gens quel que soit la nature de la demande car, explique-t-il « nous sommes en démocratie il devrait le faire afin de respecter l‘opinion du peuple ». Ce qui n’a pas empêché au parrain de la CMAS de prendre à témoin l’opinion nationale et internationale de ce qui s’est passé « nous avons usés de notre droit et de la manière la plus élégante possible ». C’est ainsi qu’il dira que « cette tentative de nous décourager ne nous fera pas renoncer à notre combat », celle-ci– ajoute-t-il va plutôt nous galvaniser. Et d’appeler à la retenue et au calme « la sagesse recommande un dépassement de soi, une maîtrise de soi ». Avant d’inviter les populations à rentrer à la maison et de rester à la fois mobilisées et déterminées, le temps de se prononcer sur une éventuelle sortie.
Yacouba COULIBALY
Figaro du Mali