Le 21 novembre 2019, la Direction générale de la Sécurité d’Etat (DGSE) annonçait, dans la soirée, l’arrestation de deux présumés terroristes au Grand marché de Bamako. Un écrit‘’fuité’’ sur les réseaux sociauxétablissait un lien entre cette arrestation et He Hassane Barry, avocat à la Cour, ancien ambassadeur et ancien ministre de la République. Le même écrit censé être de ‘’source sécuritaire’’ porte des graves accusations de corruption contre des magistrats qui auraient acquitté ‘’de dangereux terroristes’’ lors de la dernière session de la Cour d’assises de Bamako.
Le vendredi 22 novembre on apprend, également de ‘’source sécuritaire’’, que le premier interrogatoire de Me Hassane Barry est terminé et que l’avocat est placé en garde à vue dans les locaux dela Sécurité d’Etat. Ce qui est curieux. Car la Sécurité d’Etat n’est pas une unité d’enquête de police judiciaire. Elle ne relève d’aucun Procureur. Elle reçoit directement ses instructions de la Présidence de la République. Et c’est au président de la République qu’elle rend des comptes.
Le Conseil de l’Ordre des avocats du Malia déploré, au cours de sa réunion extraordinaire du samedi 23 novembre, la violation de l’article 6 du Règlement n°05/CM/UEMOA relatif à l’harmonisation des règles régissant la profession d’Avocat dans l’espace UEMOA. Selon cet article, précise le communiqué signé par le Bâtonnier Me Alassane Sangaré, « les Avocats ne peuvent être entendus, arrêtés ou détenus sans ordre du Procureur général près la Cour d’appel ou du Président de la Chambre d’accusation, le Bâtonnier préalablement consulté ». « Dans le cas du confrère Hassane Barry, ni le Procureur Général, ni le Président de la chambre d’accusation encore moins le Bâtonnier n’ont été informés. Ceci s’analysant en une séquestration, le Conseil de l’Ordre des Avocats du Mali en appelle au respect strict des dispositions communautaires et exige immédiatement qu’il retrouve sa liberté», conclut le texte officiel.
Chiaka Doumbia
Le challenger