Le banditisme, le trafic de drogue, le blanchissement d’argent, la circulation de faux billets, voilà autant d’actes illégaux qui sont devenus courants dans la commune rurale de NGabaroro-Droit, dans le cercle de Kati. Regroupés au sein d’une association d’auto-défense afin de lutter contre ces fléaux, les jeunes de cette commune ont été attaqués le 17 février dernier par des bandits venus de Bamako et certains jeunes de cette localité. C’est l’information donnée par le maire de la commune, Malick Keïta, lors d’une conférence de presse qu’il a animée le mardi 24 février dans l’enceinte de la mairie.
Pour le maire, dans la nuit du 17 au 18 février, une centaine de bandits armés ont quitté Bamako et environs pour venir attaquer la patrouille formée par la population à Ngabacoro Droit. Il a estimé que l’idée de la création des jeunes patrouilleurs est venue des populations de sa commune pour faire face à des actes de banditismes très fréquents. Il dira ensuite que ces jeunes patrouilleurs travaillent avec la gendarmerie de Koulikoro, qui vient de temps à autre. Les bandits sont venus les attaquer jusque dans la cour de la mairie, leur lieu de regroupement, avec des fusils automatiques, des armes blanches, des grenades lacrymogènes.
Selon le maire, cette nuit, «il y a eu plus de 200 coups de feu tirés». Le maire fera savoir que ces malfrats sont venus attaquer des jeunes qui n’avaient rien, les mains nues, et sans les bénédictions qu’ils les accompagnaient, on aurait assisté à des pertes en vie humaine. Pour preuve, l’enfant du planton de la mairie a été blessé à la cuisse gauche par une balle au cours de son sommeil. Le maire a indiqué qu’une plainte a été déposée au niveau du procureur de la République, près le tribunal de Koulikoro, et les enquêtes ont été ouvertes. De nos jours, 4 jeunes ont été placés sous mandat de dépôt, 2 déférés. «Je n’avais jamais vu cela, si ce n’est cette fois, que des bandits se fassent des SMS, des affiches, pour dire à la population, qu’ils ont besoin de tel nombre de motos», a-t-il déploré.
Cette année, a-t-il estimé, il y a eu 4 cas de viols à Bandioubougou : des viols qui ont été faits en braquant un fusil sur le chef de famille qui assistait à cet acte criminel des bandits sur leurs femmes et ses filles. Ces cas ont été signalés aux autorités depuis janvier, à présent aucune disposition n’est prise, déplore-t-il. Pour lui, les autorités doivent prendre leur responsabilité pour que les communes de Moribabougou, Ngabacoro Droit, Tienfala, soient sécurisées. Pour cela, il a plaidé pour la création d’un poste de sécurité au niveau de ces communes respectives. «Nous avons écrit aux autorités pour demander la création d’une gendarmerie, mais jusque-là, rien n’est fait», a-t-il conclu.
Quant au représentant du chef de village, Lassana Koné, il dira que l’idée des patrouilles a commencé chez eux depuis le temps de l’ancien président Modibo Keïta. Il a estimé que c’est suite à des actes de brigandage accentués qu’ils ont décidé de redynamiser le système. Pour lui, les gendarmes qui viennent de Koulikoro ne se limitent qu’au bord du goudron. Il a reconnu que depuis plus de 4 mois, les actes de banditisme ont régressés. «Sans vouloir se substituer aux forces de l’ordre, nos enfants seront là à protéger nos biens», a-t-il déclaré.
Koné
Source: Le Débat