Le centre et le nord du Mali est le théâtre de plusieurs attaques depuis plusieurs années. Chez les fonctionnaires, on grince des dents. Selon le Syndicat Autonome des Administrateurs Civils (SYNAC) et le Syndicat des Travailleurs du Ministère de l’Administration Territoriale (SYLTMAT), « les représentants de l’État sont confrontés à des menaces verbales, à des enlèvements ou agressions physiques du fait de l’insécurité.» Les deux syndicats demandent à leurs militants, qui se sentent menacés, de replier dans les localités où ils se sentent sécurisés.
Les Comités Exécutifs Nationaux du Syndicat Autonome des Administrateurs Civils (SYNAC) et du Syndicat Libre des Travailleurs du Ministère de l’Administration Territoriale (SYLTMAT), au sortir de leur réunion conjointe extraordinaire du 22 juin 2020 portant sur les conditions sécuritaires des représentants de l’État informent l’opinion publique nationale que les représentants de l’État continuent de faire l’objet d’intimidations, de menaces de mort et d’enlèvements dans l’exercice de leur fonction. Le SYNAC dirigé par Ousmane Christian DIARRA et le SYLTMAT présidé par Olivier TRAORE condamnent les « enlèvements en cours de mission des sous-préfets de Hombori, de Tilemsi, de Farako, du préfet de Gourma-Rharous, du sous-préfet central de Dire et du sous-préfet de Dangha ».
Les deux syndicats ont rappelé que conformément aux dispositions des articles 73 e 74 de l’Ordonnance n°2018-0018/P-RM du 31 juillet 2018 portant statut du corps préfectoral, l’Etat à l’obligation de protéger ses représentants contre les attaques dont ils peuvent faire l’objet dans l’exercice de leur fonction. «Au regard de l’ampleur de ces menaces et attaques ciblées contre les représentants de l’Etat et en attendant l’application des points d’accord du procès-verbal de conciliation du 26 mai 2020, les CEN-SYNAC et SYLTMAT appellent les représentants de l’Etat se sentant en insécurité, sur l’ensemble du territoire national, à rejoindre les localités sécurisées les plus proches. Les CEN-SYNAC et SYLTMAT en appellent à la responsabilité individuelle et collective des militantes et militants face aux enlèvements. Les CEN-SYNAC et SYLTMAT réaffirment la volonté et la disponibilité de leurs militantes et militants à servir l’Etat dans un cadre de travail sécurisé », révèle le communiqué conjoint CEN-SYNAC-SYLTMAT.
« 169 civils tués, 79 blessés, 190 actes de violence, 3 Casques bleus tués, 67 soldats maliens décédés durant les 3 derniers mois »
Le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres a publié, le 2 juin 2020, son rapport trimestriel sur la situation au Mali. Ce rapport de 22 pages met l’accent sur la situation sécuritaire, humanitaire, politique et juridique qui prévaut au Mali. Le rapport évoque également le processus de paix au Mali à travers la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger.
Dans le dernier rapport trimestriel de l’ONU sur le Mali, Antonio Guterres révèle que les civils ont continué d’être victimes d’attaques de groupes terroristes, de violences intercommunautaires au centre du Mali. « Durant la période considérée, 169 civils ont été tués et 79 blessés lors de 190 actes de violence. La MINUSMA a été la cible de 26 attaques au cours desquelles trois Casques bleus et un prestataire de services ont été tués. Les Forces de défense et de sécurité maliennes ont été la cible de 49 attaques, qui ont fait 67 morts et 86 blessés parmi les soldats », précise Antonio Guterres dans son rapport.
A.S
Source: Le Républicain