La journée du 28 août 2013 restera longtemps gravée dans les mémoires, car c’est ce jour là que des inondations ont causé d’importants dégâts matériels avec des pertes en vies humaines, à la suite des fortes pluies qui se sont abattues sur la ville de Bamako. L’ampleur du désastre a été telle que le Chef de l’Etat lui-même sorti de est son mutisme réserve pour déplorer la situation et dénoncer les causes souvent humaine qui sont à loue concerne origine. Son premier ministre exige des différents ministres que des sanctions tombent pour éviter de tel drame à notre pays et bâtir une stratégie adéquate de gestion foncière.
Aussi après ce drame, plusieurs actions multiformes ont-elles été conduites par les autorités, notamment l’assistance et les secours apportés par les services de la protection civile, les opérations de sécurisation et les missions de police judiciaire ainsi que la prise en charge sanitaire et humanitaire des victimes. Dans le même registre, les services de l’urbanisme et des domaines ont effectué des constats, procédé au recensement des dégâts et contrôlé la conformité des bâtiments. Pour leur part, les services en charge de l’assainissement et du contrôle des pollutions et des nuisances ont procédé à la vérification des ouvrages de drainage. Quant à la brigade urbaine de protection de l’environnement, elle a apporté son appui technique aux mairies.
Nonobstant ces interventions, sur instruction du président de la République, le premier ministre, par la lettre n°00855/PM-CAB du 9 septembre 2013, a instruit au ministre de l’administration territoriale en rapport avec ses collègues en charge de la sécurité, des domaines de l’Etat et des affaires foncières, de l’environnement et de l’assainissement, du logement et des appariez humanitaires de mener des investigations approfondies sur les causes de ces dégâts et de proposer des mesures appropriées permettant d’éviter la répétition de tels sinistres.
Des mesures urgentes et des actions à terme
A l’issue des travaux des équipes d’enquête, constituées pour la circonstance, plusieurs causes ont ainsi été identifiées et retracées dans un rapport remis au premier ministre. Il s’agit certes de l’occupation, des collines et des carrières par les populations et surtout des servitudes des cours d’eau, bien souvent à l’origine de l’étroitesse et de l’encombrement des voies d’évacuation des eaux de pluies (collecteurs, caniveaux, etc.). Mais aussi de l’incivisme les populations, les investigations n’ont aussi pas manqué d’identifier le défaut d’aménagement des lits et bordures des marigots qui sillonnent la ville, le mauvais dimensionnement de certains ponts et petits barrages réalisés sur les cours d’eau. A cela il faut ajouter le manque d’entretien des ouvrages d’assainissement et de drainage, la non mise en œuvre des documents d’urbanisme et des plans d’assainissement et du plan de contingence national, c’est-à-dire la prévention des inondations.
Au regard de ces multiples causes, les équipes ont formulé des recommandations relatives à des actions urgentes, comme l’accueil et l’hébergement des sinistrés, leur prise en charge alimentaire, la fin des occupations illicites des servitudes des cours d’eau, des collines et carrières par des constructions anarchiques diverses (maisons d’habitation, ateliers, boutiques, etc.).
A moyen terme, les actions concernent l’aménagement des lits et des bordures des cours d’eau qui sillonnent les villes à l’image de Diafaranako, par la mise en exécution du plan de contingence et la stratégie nationale pour la réduction des risques et catastrophes.
Des Sanctions inévitables
Le premier ministre n’a pas manqué, face à l’ampleur du sinistre et surtout la détresse des victimes, d’instruire avec fermeté des sanctions exemplaires pour les nombreuses irrégularités constatées. Ces pratiques délictuelles de la spéculation, voire de la prédation foncière effrénée à laquelle on assiste depuis un certain temps, se sont ainsi traduites par l’empiètement des lits des cours d’eau, la création irrégulière de parcelles et surtout par des occupations illicites, ce dernier cas étant très souvent le plus notable.
Il s’agit, au terme de ces instructions, de mieux situer les responsabilités par les services d’inspection de l’intérieur, des domaines et le contrôle général des services publics et de procéder à la démolition totale ou partielle et, même s’il y a lieu, du déguerpissement systématique des lieux illégalement occupés.
Par ailleurs, le premier ministre a spécifiquement instruit au ministre de l’administration territoriale de mener des enquêtes en vue de situer la responsabilité des autorités administratives déconcentrées ou décentralisées dans les attributions de terrains dans les zones non habitables en violation des règles prescrites par le code domanial et foncier. Une fois établies ces responsabilités, il reviendra au Général Moussa Sinko Coulibaly d’appliquer ou de proposer l’application des sanctions appropriées à celles des autorités dont la responsabilité est établie.
Au-delà de ces mesures administratives, une batterie de solutions est envisagée, à travers notamment l’inventaire sur l’ensemble du territoire national, des situations présentant des risques élevés d’inondation en vue de leur prise en compte dans le plan de contingence.
D’ailleurs, le plan d’actions établi par le ministre de l’administration territoriale sur la base de ces instructions, est en cours de mise en œuvre. Le chef du gouvernement a mis en chantier des actions structurantes, comme l’élaboration et l’adoption de textes réglementaires pour créer un comité national de prévention et de gestion des inondations.
En tout cas, on s’achemine désormais vers des solutions définitives à la gestion du foncier qui constitue un véritable casse-tête au Mali.
Youssouf CAMARA
L’independant