Le Premier ministre, ministre de l’Économie et des Finances, Dr Boubou Cissé, et la directrice pays de la Banque africaine de développement (BAD), Dr Hady Louise Djoussou-Lorng, ont signé, jeudi, à Bamako, la convention de mise à disposition d’un don de la Commission européenne de 70 millions d’euro, environ 49,91 milliards de Fcfa, pour le financement de la phase 2 du projet d’aménagement de la Route transsaharienne (RTS 2) de la section Bourem-Kidal, longue de 285,83 km, a constaté l’AMAP.
Selon le Premier ministre, qui avait à ses cotés la ministre des Infrastructures et de l’Équipement, Traoré Seynabou Diop, la réalisation de ce tronçon permettra la résolution de problèmes majeurs de paix, de sécurité, de développement économique, social et de fragilité. Pour Dr Boubou Cissé, cet axe routier est perçu par le gouvernement comme étant l’un des facteurs de l’unité nationale, de paix et de cohésion sociale. « En ce sens qu’il permettra le désenclavement de la Région de Kidal, le renforcement du processus de pacification en cours des régions situées dans la partie Nord du Mali, l’accroissement des échanges entre la Région de Kidal et les autres Régions du Mali, ainsi qu’entre le Mali et l’Algérie ».
« Le projet prévoit la réalisation, au profit des populations, d’activités connexes comme les forages, l’aménagement de zones de pâturage, l’appui à l’amélioration de la sécurité routière », a annoncé le Premier ministre. Il a ajouté que le projet appuiera, aussi, les groupements de femmes et de jeunes, en valorisant les produits d’élevage et autres productions locales.
Il soutiendra «l’employabilité des jeunes par le développement des Très petites et moyennes entreprises (TPME) locales existantes, les activités génératrices de revenus pour les femmes, la lutte contre le chômage à travers l’approche Travaux à haute intensité de main-d’œuvre (HIMO), la formation des Petites et moyennes entreprises (PME) et l’apprentissage aux métiers», a insisté le chef du gouvernement. Toute chose qui contribuera, selon lui, à l’atteinte des objectifs du Cadre stratégique pour la relance économique et le développement durable(CREDD) 2019-2023, notamment en ses axes 2 : paix, sécurité et renforcement du vivre ensemble et 3 : croissance inclusive et transformation structurelle de l’économie par le développement des réseaux d’infrastructures.
« Au plan régional, cette route transsaharienne est considérée comme une infrastructure au centre des enjeux économiques, sociaux, politiques et sécuritaires à l’échelle du continent, a développé le ministre de l’Économie et des Finances. Selon M. Cissé, elle est située sur les corridors transsahariens africains Alger–Lagos et Dakar–Djibouti, «identifiés comme prioritaires par le Programme de développement des infrastructures en Afrique pour atteindre les objectifs duNouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) à l’horizon 2020».
Le montant global nécessaire à la réalisation du RTS 2 est de 132,85 millions d’euro, soit plus 87,14 milliards de Fcfa. La BAD, qui agit par délégation de gestion du don européen, intervient aussi sur financement du Fonds africain de développement (FAD) et du Fonds d’assistance technique (FAT) pour 47,54 millions d’euro, environ 25,95 milliards de Fcfa.
Le Mali déboursera, en contrepartie, plus de 10 milliards pour la sécurisation de la zone, les frais d’expropriation, le suivi de la mise en œuvre du Plan de gestion et de sauvegarde environnementale et le fonctionnement de l’Unité de gestion du projet.
La directrice pays de la BAD a assuré que les quatre accords de financement de l’institution africaine (deux dons et deux prêts) prévus, interviendront plus tard. Dr Djoussou-Lorng a, par ailleurs, rappelé que la réalisation de la TRS 2 nécessitera un engagement fort de la part de l’État, notamment la satisfaction des conditions préalables au décaissement : réinstallation, mesures de sauvegarde environnementales et sociales, mise en place à bonne date des fonds de contrepartie et le suivi efficace des activités du projet.
CMT/MD
Source: AMAP