Avec une note de 6,02, le Mali occupe le 22èmerang sur les 163 pays concernés par «GLOBALTERRORISM INDEX 2018» de l’Institut pour l’Economie et la Paix (INSTITUTE FOR ECONOMICS & PEACE – IEP) publié le 05 Décembre dernier à Londres (Angleterre). Décryptage !
«L’Institute for Economics & Peace » (IEP) se définit comme «le groupe de réflexion le plus important au monde dédié au développement d’indicateurs permettant d’analyser la paix et d’en quantifier la valeur. Pour ce faire, il met au point des indices mondiaux et nationaux, notamment le Global Peace Index (indice annuel de la paix dans le monde), qui évalue l’impact économique de la violence et permet de comprendre l’impact positif de la paix… Et Global Terrorism Index (GTI) constitue la ressource la plus complète sur les tendances terroristes mondiales».
Celui de 2018 («Global Terrorism Index 2018») a été rendu public le 05 Décembre dernier à Londres en Angleterre.
Selon les auteurs du rapport, «le nombre de décès dus au terrorisme dans le monde s’élève à 18.814 en 2017, ce qui représente une baisse de 27 % par rapport aux trois précédentes années».
A en croire le rapport, «le déclin de l’État islamique (EI) a contribué à une baisse de 56 % du nombre de décès en Iraqentre 2016 et2017. L’EI (l’Etat Islamique) demeure toutefois le groupe terroriste le plus meurtrier au monde».
Pour l’année 2018, les auteurs du rapport mettent en exergue les CONSTATS suivants :
- Cinq pays (Afghanistan, Irak, Nigeria, Somalie et Syrie) ont enregistré plus de 1 000 décès, tandis que 19 pays ont enregistré plus de 100 décès.
- La Somalie et l’Égypte ont enregistré la plus forte augmentation du nombre de décès dus au terrorisme en 2017 : un attentat a tué 587 personnes en Somalie et un autre, 311 personnes en Égypte.
- Le nombre de décès dus au terrorisme a augmenté de 93 % en Somalie entre 2016 et2017.
- 67 pays ont enregistré plus d’un décès dus au terrorisme, tandis que 98 pays ont enregistré au moins une attaque.
- L’Angolaet l’Espagne ont enregistré les plus fortes baisses du score du GTI suite à une attaque en Angolaet de multiples attaques en Espagne.
- Le Myanmaret les Philippinesont enregistré un nombre record de décès dus au terrorisme en 2017, soit 166 décès et 50 décès, respectivement.
- L’Afghanistana enregistré le plus grand nombre de décès dus au terrorisme en 2017, prenant ainsi la place de l’Irak.
Et, poursuit le document, «l’impact économique du terrorisme dans le monde s’élève à52 milliards de dollars américains en 2017, ce qui représente une diminution de 42 % par rapport à l’année précédente». C’est ce qui ressort de la tendance mondiale
Au Mali, la situation semble se détériorer, en tout cas, au regard des statistiques et nonobstant la présence de la quasi-totalité des armées du monde. Le nombre d’attaques est passé de 04 à 77 de 2013 à 2018. Et le nombre de décès, de 05 à 53 (2012 – 2013) à 141 en 2018. Les cas de blessures sont passés de 45 en 2013 à 211 en 2015, pour retomber à 101 en 2018.
Les attaques et les décomptes macabres commencent véritablement en 2013. C’est dire que même avec le coup d’Etat de 2012, la situation était encore relativement sous contrôle de l’Etat Central. Et ce n’est qu’à partir de 2013 qu’elle échappa à tout contrôle avec des pics en 2015 et 2016.
Pourquoi donc ? Les auteurs du rapport donnent un début d’explication :Selon Steve Killelea, président exécutif de l’IEP, «les recherches de l’IEP révèlent que les conflits et le terrorisme d’État sont les principales causes du terrorisme. Sur les 10 pays les plus touchés par le terrorisme, dix étaient impliqués dans au moins un conflit violent et huit dans une guerre majeure ayant enregistré au moins 1 000 morts au combat. Ces dix pays représentaient 84 % de tous les décès dus au terrorisme en 2017. Combinés à des pays caractérisés par un niveau de terreur politique élevé, les chiffres atteignent plus de 99 %. La terreur politique inclut les assassinats extrajudiciaires, les actes de torture et les emprisonnements sans procès».
Ces éclaircissements peuvent bien justifier le cas malien, de 2013 à nos jours. Il ne s’agit ni plus ni moins que de la mauvaise gouvernance ponctuée d’une mauvaise distribution de la justice. Ces mauvaises pratiques exposent et fragilisent considérablement le pays au phénomène terroriste.
Et le constat démontre à suffisance que les groupes armés s’adaptent efficacement aux réalités du terrain et des populations. La preuve.
En 2017, révèlent les auteurs du rapport, «les talibans ont abandonné les attaques contre les civils pour se concentrer sur les attaques contre la police et le personnel militaire. Ils ont tué 2 419 membres de la police et de l’armée en 2017, contre 1 782 l’année précédente. Le nombre d’attaques est également passé de 369 à 386 en 2017».
Est-il besoin de signaler que les groupes jihadistes opérant au Mali ne prennent désormais pour cibles que les symboles de «l’occupation», l’Etat et de ses alliés et les armées des pays concernés ?
La situation semble identique en Afghanistan et au Mali. Selon cet extrait du rapport, «de nouvelles menaces continuent d’apparaître. Les organisations terroristes islamistes se sont révélées extrêmement résilientes et fluides, se scindant et formant de nouveaux groupes et alliances à un rythme soutenu».
Au regard de la persistance de «la terreur politique, des exactions, des assassinats, des cas de tortures et d’emprisonnements sans procès», voire de mauvais procès, il ne faudra pas s’attendre à un recul du phénomène islamiste qui se veut désormais une réponse aux appels des populations opprimées. Hélas, le régime IBK s’illustre désormais comme le pire ayant connu le Mali de 1960 à nos jours. Et c’est bien avec lui que tout a commencé en 2013. Le rapport précise bien qu’il n’y a aucun «dommage à la propriété dus à des attaques terroristes » en 2011 et 2012. Tout commence donc en 2013, avec le premier quinquennat d’IBK.
Batomah Sissoko
Le Sphinx Mali