Après avoir rappelé que le président de la République est le président du Conseil Supérieur de la Magistrature et garant de l’indépendance du pouvoir judiciaire de par les articles 45 et 82 de la constitution malienne, les membres du Conseil supérieur de la Magistrature ont, dans leur communiqué, déploré les propos d’IBK sur l’indépendance de la justice malienne. « Nous, membres élus au Conseil Supérieur de la Magistrature, avons suivi avec regret l’adresse à la nation du 09 juillet 2020 et dans laquelle, le Président de la République, Président du Conseil Supérieur de la Magistrature a annoncé dans sa quatrième idée-force de :’’veiller à une saine distribution de la Justice. Et cela dans toutes les juridictions… Que nous savons que le pays crie depuis longtemps sa soif de justice ! Que nous savons hélas que l’engouement des populations pour la justice expéditive des pseudo-djihadistes s’explique par le rejet de la justice d’État avec les tares qui lui sont connues, dont la corruption et la durée des procédures ; que cela devra donc recevoir des réponses appropriées…’’ », lit-on dans le communiqué publié vendredi 17 juillet 2020. Or, selon les membres de ce conseil, ils ont sollicité une réunion du Conseil Supérieur de la Magistrature en début juin, mais ils ne l’ont pas obtenu du Président IBK. Pourtant, cette réunion aurait pu être l’occasion d’attirer l’attention du Président du Conseil Supérieur de la Magistrature sur des mesures légales propres à préserver l’indépendance de la Magistrature dans l’intérêt d’une justice de qualité.
« Déplorons qu’au lieu d’accorder cette réunion, qui serait un cadre d’assistance au Président de la République, Président du Conseil Supérieur de la Magistrature à travers des échanges et des conseils pour l’indépendance et le meilleur fonctionnement du pouvoir judiciaire au bénéfice de notre nation, nous avons plutôt assisté avec stupéfaction au traitement de la justice de tous les noms par le garant constitutionnel de son indépendance qui a, en outre annoncé sans nous consulter, l’abrogation du décret portant nomination des membres de la Cour Constitutionnelle du Mali », ont regretté les membres du conseil supérieur de la magistrature.
Au-delà de tous ces faits, les membres du conseil supérieur de la Magistrature ont, dans leur communiqué, invité IBK à « accorder à cet organe constitutionnel sa place sur toutes les questions concernant l’indépendance du pouvoir judiciaire et de ne ménager aucun effort pour la nomination très prochaine du Président et du vice-président de la Cour Suprême du Mali, dans l’intérêt d’une bonne gouvernance judiciaire au profit de toute la nation malienne ».
Boureima Guindo
Source: Journal le Pays-Mali