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Inculpé d’assassinat et complicité d’assassinat : Le Capitaine Sanogo peut-il échapper à la justice ?

De plus en plus des voix s’élèvent pour évoquer l’implication active des autorités maliennes dans la préparation d’une parodie de justice pour soustraire à la justice, l’ancien chef de la junte, le Capitaine Amadou Haya Sanogo, inculpé pour« assassinat et complicité d’assassinat, complicité d’enlèvement, disparition forcée … ». Après avoir renversé le pouvoir élu du Président Amadou Toumani Touré, le 22 mars 2012, la junte militaire qui avait à sa tête le Capitaine Amadou Haya Sanogo a semé la terreur au Mali: arrestation des hommes politiques, exécution de sang froid des prisonniers après le contre coup d’Etat, exactions contre des journalistes… Les charniers qui étaient restés un secret de Polichinelle n’ont été officiellement découverts qu’après l’avènement du président Ibrahim Boubacar Kéita, pour l’élection duquel la junte a investi des moyens humains, matériels et financiers colossaux. Et ce n’est un secret pour personne que de nombreux responsables aujourd’hui au pouvoir, ont étroitement collaboré avec la junte du Capitaine Amadou Haya Sanogo, pour l’encourager à ne pas rétablir l’ordre constitutionnel à la demande des responsables du FDR, de la CEDEAO, de l’Union africaine, des Nations-Unies et de toutes les grandes Nations comme la France, les Etats-Unis, la Grande Bretagne, les Pays-Bas, le Canada etc…

general amadou haya sanogo

Après avoir tiré toutes les ficelles financière et politiques pendant une transition qui a été marquée par le molestage (tentative d’assassinat) du président par intérim Dioncounda Traoré (le 21 mai 2012), ce n’est que le mercredi 27 novembre 2013, que le Capitaine Amadou Haya Sanogo, parachuté Général, a été arrêté et inculpé. Il a fallu pour ce faire, une forte implication en amont des organisations de défense des droits de l’homme, comme Human Rights Watch (HRW) à travers sa chercheuse senior pour la division Afrique, Corinne Dufka, Amnesty International, ainsi que le Cour pénale internationale (CPI) dont la procureur générale Fatou Bensouda s’est plusieurs fois rendue au Mali. Ces organisations de défense des droits de l’homme, ainsi que cette juridiction internationale avaient senti le risque d’une impunité et ont exhorté dans leurs rapports et recommandations, les autorités maliennes à tout mettre en œuvre pour mener des poursuivre, arrêter et sanctionner les auteurs des crimes odieux, des exécutions sommaires, et mettre fin aux enlèvements et disparitions, qui étaient devenus monnaie courante. Pour se séparer du chef de la junte le meilleur leitmotiv a été qu’ « il n’y aura pas deux capitaines dans le bateau ». Mais les anciens alliés politiques du Capitaine Sanogo ont-ils renoncé à leurs projets initiaux malgré son arrestation ? Saura-t-on éviter une parodie de justice pour soustraire le capitaine putschiste de la justice ? En tout cas les signes avant coureurs ne présagent pas une victoire du droit. Selon un opposant au régime d’IBK et ancien d’Amnesty International Tiebilé Dramé, qui s’est exprimé au congrès de l’Urd, le 22 novembre dernier, « beaucoup de ceux qui dirigent aujourd’hui le Mali étaient fréquents à Kati [camp Soundiata de Kati où se trouvait le quartier de la junte]. Beaucoup parmi eux ont fricoté avec la junte qui a failli détruire le Mali. Il n’est pas étonnant que les mêmes qui ont eu les faveurs du capitaine Sanogo, les mêmes qui complotaient avec la junte contre la démocratie et la République soient ceux-là mêmes qui, profitant aujourd’hui de leurs positions dans l’appareil d’État, grenouillent pour que le capitaine Sanogo et ses complices échappent à la justice. De manière indécente, ils envoient des SMS aux putschistes détenus pour les réconforter en attendant une libération prochaine, comme si les tortures abjectes, les exécutions sommaires, les charniers de Diago et de Kambila n’avaient jamais existé ». D’où la mise en garde du président du Parena Tiebilé Dramé: « Qu’ils sachent que les mères, les épouses, les sœurs, les pères, les frères et les orphelins des suppliciés de la junte exigent la vérité sur les crimes commis. Ils exigent que justice soient rendue. Qu’ils sachent qu’ils trouveront devant eux toute l’opinion démocratique, tous les démocrates et tous les républicains. J’en appelle à la conscience démocratique du président de la République, s’il est encore en mesure d’agir, pour mettre fin aux mic-macs politiciens du Premier ministre », a-t-il indiqué.

B.Daou

 

 

SOURCE: Le Républicain  du   26 nov 2014.
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