« Par moments, dans les Pigalle de Bamako, vous les retrouvez, tatoués sur tout le corps, en train de rendre une image qui n’est pas celle que nous connaissons de l’armée (française). Ça fait peur, ça intrigue… », ce sont là, les propos tenus par l’ambassadeur du Mali en France, Toumani Djimé Diallo, devant commission défense du Sénat français.
A Paris, la réaction des autorités françaises ne s’est pas fait attendre : « Les légionnaires n’ont jamais été stationnés à Bamako, ils n’ont pas vocation à y aller et n’ont ni quartier libre ni temps de repos hors des bases opérationnelles », a déclaré un responsable du ministre de la Défense. Mais la sortie de Toumani D Diallo a provoqué un incident diplomatique entre Paris et Bamako.
L’ambassadeur Toumani Djimé Diallo, a dénoncé, le mercredi dernier, devant la commission défense du Sénat français, qui recevait les ambassadeurs des pays du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad), les « problèmes » posés par la Légion étrangère dans notre pays, en évoquant des « débordements » à Bamako.
Toumani D Diallo, sans de bois, déclare : « D’abord, avec tant d’hommes et de moyens déployés, on s’attendait à plus de résultats, moins coûteux en vies humaines. D’autre part, je vais vous parler franchement, dans ces forces, il y a des officiers, l’armée normale, mais aussi la Légion étrangère. C’est là le problème ». Avant de poursuivre : « Par moments, dans les Pigalle de Bamako, vous les retrouvez, tatoués sur tout le corps, en train de rendre une image qui n’est pas celle que nous connaissons de l’armée (française). Ça fait peur, ça intrigue ».
Mais, selon l’état-major les légionnaires n’ont « jamais été stationnés » dans notre capitale. Mais « les légionnaires n’ont jamais été stationnés à Bamako, ils n’ont pas vocation à y aller et n’ont ni quartier libre ni temps de repos hors des bases opérationnelles » de l’opération Barkhane, situées dans le nord du pays, a précisé le porte-parole de l’état-major, le colonel Frédéric Barbry.
Parmi les 600 renforts récemment annoncés par le président français Emmanuel Macron figurent notamment des éléments du 2e régiment étranger parachutiste (REP). D’autres unités de légionnaires sont actuellement présentes au Mali, appartenant au 2e régiment étranger d’infanterie (REI) et au 1er régiment étranger de cavalerie (REC), selon l’état-major.
Panique à Koulouba !
La sortie de Toumani Djimé Diallo et surtout la colère exprimée à Paris ont provoqué une peur-panique dans les allées du pouvoir à Koulouba.
Pour éteindre le feu, IBK a, immédiatement dépêché, son ministre des Affaires étrangères, Tiébilé Dramé. Celui-ci a rencontré plusieurs personnalités françaises dès son arrivée dans la capitale française. Alors que certaines sources évoquaient le rappel de rappel de l’ambassadeur Diallo. Il aurait été rappelé dare-dare.
Oui, IBK a horreur qu’on parle mal des Français et/ou de la France.
Par ailleurs, l’ambassadeur M. Diallo avait été convoqué plus tôt jeudi au ministère français des Affaires étrangères. « On lui a exprimé notre indignation devant ses propos sans fondement et choquants de la part d’un pays allié dans la lutte contre le terrorisme », indique-t-on Paris. Selon le Quai d’Orsay, la partie de l’intervention qui pose le plus problème est lorsque l’ambassadeur a déclaré que « par moments, dans les Pigalle de Bamako, vous les retrouvez (les hommes de la Légion étrangère), tatoués sur tout le corps, en train de rendre une image qui n’est pas celle que nous connaissons de l’armée [française]. Ça fait peur, ça intrigue ».
Mais à Bamako, de nombreux jeunes et activistes se sont exprimés sur les réseaux sociaux pour apporter leur soutien à l’ambassadeur Diallo. Pour eux, le diplomate malien a exprimé un « sentiment largement partagé» par l’opinion malienne.
Aujourd’hui, des questions se posent sur cette affaire : l’incident diplomatique est-il définitivement clos ? Ibrahim Boubacar Keïta va-t-il remplacer son diplomate ? Quel avenir pour celui-ci.
Mohamed Sylla