Les acteurs du monde médiatique malien ont répondu massivement présent à l’appel lancé par la Maison de la Presse, suite à la mise sous mandat de dépôt du journaliste Alfouseini Togo. Cela fait suite à la publication d’un article de presse sur le côté sombre de la justice malienne. Ainsi, cette incarcération a suscité une vive indignation de la presse locale.
Le président de la Maison de la Presse, Bandiougou Danté, s’est adressé à l’assemblée pour clarifier la position de l’institution et expirer la solidarité de la profession : « Aujourd’hui, sur convocation des associations de la presse, nous avons tenu à appeler les confrères pour expliquer la situation en cours. Les gens ne sont pas au même niveau d’information, Il est important que nous nous retrouvions non seulement pour échanger entre nous, mais aussi pour permettre à l’ensemble de nos compatriotes de comprendre ce qui se passe » a-t-il expliqué
Et de renchérir qu’à chaque fois, la méthode instaurée par la MP est la mise en place systématique d’un accompagnement dès qu’un cas impliquant un journaliste est porté à sa connaissance : « La méthode classique est simple : nous cherchons toujours à accompagner le camarade mis en cause, à entrer en contact avec les parties plaignantes ou judiciaires. Un groupe a ainsi été constitué pour accompagner le journaliste Alfousseïni Togo » a rassuré le Président Danté.
De son côté, Modibo Fofana, président de l’APPEL-Mali, a tiré la sonnette d’alarme en soulignant ceci : « Si nous ne faisons pas attention, nous serons tous frappés par cette loi sur la cybercriminalité. Ça ne va pas se limiter à Alfousseïni. Il a été envoyé en prison comme un cybercriminel ». Et de rajouter que cette conférence a pour but d’alerter les uns et les autres sur la situation du journaliste et de se rassembler et protéger le régime de presse.
Albadia Dicko, président de l’union nationale des jeunes éditeurs, s’est montré très ému face à la situation. A ses dires, il est regrettable de voir le dirpub Togo la tête rasée comme un vulgaire bandit. Chose qui l’a personnellement touché. « C’est le combat de toute la presse. J’invite tout le monde à se mobiliser pour la cause d’Alfousseïni afin qu’il puisse retourner dans sa rédaction où il doit être et non en prison » a-t-il martelé.
Après la séance question-réponse, le président Danté a fondé son espoir sur les bons rapports avec l’institution judiciaire et la presse. Une piste qui pourra permettre une issue favorable pour M. Togo d’être libéré avant le 12 juin, date de son jugement.
Fatoumata Y. Sangaré et Fatoumata Sissoko, Stagiaires UCAO
Source: Le Sursaut