Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Il faut le dire : inopportune tournée présidentielle

Comme tous les pays sahéliens, le Mali n’est pas un pays aux quatre saisons. Les climatologues vont diront qu’il existe deux saisons au sahel : une saison hivernale ou pluvieuse qui dure globalement au plus 4 mois, et une saison sèche qui dure au moins 8 mois. Pays essentiellement agro-pastoral, l’activité principale de la majorité des Maliens se concentre en période de la saison des pluies. La maîtrise de l’eau dans l’agriculture et l’engrangement du foin et de l’aliment bétail étant quasi inexistants, qu’il soit agriculteur, pasteur nomade, citadin ou rural, le Malien utilise la saison des pluies pour cultiver ou faire paître ses animaux dans les meilleurs pacages.

president republique chef etat ibrahim boubacar keita ibk parti rpm

Les activités qu’il mène au cours de cette saison lui permettent peu ou prou, bon an, mal an, de subvenir à ses besoins pendant les autres mois de l’année. C’est dire combien pour le Malien, cette saison est vitale et toute autre activité l’amenant à le distraire en cette période ne pourrait que porter préjudice à ses production et productivité annuels par conséquent à la baisse du PIB (produit intérieur brut) et partant du PNB (produit national brut) du pays. Le pouvoir colonial et les régimes successifs post-indépendance l’avaient si bien compris qu’ils suspendaient toute activité tendant à divertir les paysans dans leur travail de production en période d’hivernage.

Nous savons qu’en cette période, tous les paysans et éleveurs sont « en brousse », dans des hameaux de culture ou dans des campements à proximité des meilleurs pâturages, souvent très loin du village. Nous savons par ailleurs que la visite d’un président dans une localité est un évènement, une fête et  que d’une façon ou d’une autre, d’impénitents zélateurs de l’administration ou militants des partis présidentiel et satellites se mueront en activistes de mobilisation pour faire venir en ville de braves paysans qui ne demandent que la tranquillité pour se consacrer à leur dur mais capital labeur. Traditionnellement dans nos campagnes, les fêtes populaires, rituelles ou ordinaires s’effectuent soit après les récoltes ou avant les semailles. Pourquoi alors vouloir déranger les populations en cette période de travaux champêtres ?

Ceux qui ont établi ce calendrier de tournée présidentielle et le président lui-même, ne sont-ils pas instruits de ces réalités ?  Par ailleurs, les rumeurs persistantes sur l’état de santé du président aurait dû amener son médecin à le dissuader d’engager une telle dure épreuve physique que représente une tournée présidentielle à l’intérieur du pays. Car, comme nous le confiait une première dame du Mali, il y a de cela quelques années, pour être président d’un pays comme le nôtre, plus que partout ailleurs, il faudrait en plus des qualités intellectuelles et morales, être jeune et bien portant.

Son entourage aurait été mieux inspiré s’il avait plutôt songé à trouver un site dans n’importe quelle région de notre vaste territoire national qui, avec quelques aménagements et quelques commodités aurait été un lieu de repos, de méditation et de convalescence très propice surtout après ces folles rumeurs persistantes sur son état physique. Ainsi, ce site sera valorisé par le simple fait que le président de la République du Mali y aura séjourné. Dans le cadre de la valorisation de sites touristiques au Mali, une initiative dans ce sens de la ministre de la Culture de l’Artisanat et du Tourisme aurait été originale et sortirait des chantiers battus des fora, ateliers et autres manifestations ou visites guidées pour booster le tourisme domestique dans notre pays.

…sans rancune

 

Wamseru A. Asama

Source: Delta News

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance