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Il était une fois: les menaces de l’Imam Dicko

Comme annoncé lors de sa conférence de presse du vendredi 8 août, au siège de la Coordination des Mouvements, Associations de l’Imam Mahmoud DICKO (CMAS), le M5-RFP a tenu hier un grand rassemblement à la Place de l’Indépendance pour exiger le départ du Président et de son régime. Voici les principales interventions de cette impressionnante manifestation.

 

Choguel égrène les
résultats de la lutte
Après l’exécution de l’Hymne national du Mali, Choguel Kokala MAIGA, le Président par intérim du FSD, prend la parole. Il a salué la confiance et la mobilisation des Maliens pour la démission du chef de l’État. Dans son speech, au nom de l’ensemble du M5, il a eu une pensée pieuse pour les personnes tuées lors des évènements des 10, 11 et 12 juillet par des éléments de la FORSAT. Les chiffres avancés par le M5 font état de 23 morts tous par balles réelles. « Les militants tués sont tombés pour que le Mali recouvre son intégrité territoriale, une véritable démocratie », a-t-il déclaré.
Le porte-parole de la Contestation rassurera les militants que leurs «camarades emprisonnés seront en liberté bientôt. Pour faire tomber un pouvoir, ce n’est pas un seul jour. Mais, nous sommes fiers de cette lutte » avant de citer ce que pour lui sont les retombées de la mobilisation du M5-RFP contre la mal gouvernance du régime du Président IBK : « Des gens nous disent que le régime n’est pas tombé depuis le 5 juin. Mais grâce aux différentes manifestations, nous avons accéléré l’application de l’article 39 des enseignants. Nous avons fait en sorte que le prix du coton des cultivateurs soit régulier et les revendications sont encore en cours ».
L’opposant dans l’âme depuis le COPPO est plus que jamais déterminé et confiant dans la justesse de la lutte du M5-RFP : « nous ferons en sorte que ce pouvoir tombe. Vous avez ma parole… Nous chercherons tous les coupables des assassinats du rassemblement passé et ils seront trainés devant la justice ». Le Président du MPR enfonce le clou pour terminer : « IBK va démissionner cher peuple ».

La litanie des griefs
du M5-RFP
Le très respecté et très éclairé, Cheikh Imam Mahmoud DICKO est accueilli à 16h35 en messie sauveur ce mardi 11 août à la Place de l’indépendance. Habillé en boubou blanc légèrement brodé, il prend place au milieu des membres du Comité stratégique du M5-RFP dans la loge officielle.
Après l’accueil de l’autorité morale de la Contestation, le tour est à Ibrahim I. MAIGA de prendre la parole pour la lecture de la déclaration du Comité stratégique du M5-RFP.
Celle-ci énonce entre autres : ‘’nous, M5-RFP, avons décidé de mener pacifiquement cette lutte contre la mauvaise gouvernance du Président IBK et elle va s’étendre partout au Mali. Nous porterons plainte contre les responsables des tueries du rassemblement passé. Nous voulons instaurer la bonne démocratie. Nous exigeons la libération de Soumaila CISSE. Nous exigeons également la démission des députés dont la victoire a été contestée.
Nous condamnons les arrestations arbitraires de nos membres qui sont en ce moment emprisonnés dans la main du régime. Nous continuerons cette lutte jusqu’à la démission du Président de la République et de son régime. Le peuple malien reste déterminé et mobilisé’’.

Le réquisitoire de
Kaou Ndjim
Après Ibrahim I. MAIGA, c’est au nouveau Kamalen Kountigi, El Hadj Issa Kaou NDJIM alias le N°10 du M5-RFP de prendre la parole pour dénoncer comme il sait le faire les tares et les turpitudes du régime. Le porte-parole de l’Imam DICKO dira: «l’insécurité est arrivée jusqu’à Kayes. Ils ont bouffé l’argent du pays, la justice est paralysée, la bonne gouvernance n’est plus. L’éducation est bafouée. Le chômage prend de l’ampleur. C’est IBK, le vrai problème du pays. Il doit démissionner pendant qu’il est encore temps. M5-RFP ne veut rien d’autre que sa démission. Mais, nous exigeons le caractère pacifique de la lutte… Nous n’avons pas oublié nos manifestants emprisonnés. Ils seront bientôt libérés grâce à vous, le peuple… Nous voulons aussi la libération de Soumaila CISSE».

COS enfonce le clou
Comme pour montrer aux militants que tout va bien dans la famille, le N°10 du M5-RFP fait la passe à Cheick Oumar SISSOKO sous les ovations. Le président du Mouvement Ensemble Mali Koura, dira : «IBK dit qu’il va nous emprisonner. Qu’il vienne le faire ! Nous existons grâce à vous. Nous mènerons cette lutte jusqu’à la fin. IBK et son régime sont les ennemis du pays.»
Cheick Oumar Sissoko rappelle : « le sous-sol malien est riche, mais nous ne voyons pas l’intérêt. Si nous ne sommes pas unis, nous n’y arriverons pas cher peuple. Nous voulons écrire l’histoire de notre propre pays. Ni la CEDEAO ni la communauté internationale ne pourront le faire. D’ailleurs, ils sont présents pour leurs intérêts. »

La hargne des avocats
de la Contestation
Les deux avocats de la Contestation, Me TALL et Me BATHILY galvaniseront à leur tour le peuple du M5-RFP. Le premier, Me TALL, s’en prend vertement au Président IBK : «le pouvoir actuel est méchant, très méchant. Ce pouvoir ne pourra pas arrêter le vol, la corruption, ni l’insécurité. La famine persiste, l’éducation est morte, le chômage détruit les jeunes. Il doit partir pour la paix du peuple. Nous ne sommes pas seuls, la diaspora est sortie également et les autres régions.»
Tandis que le second, Me BATHILY, règle ses comptes avec son confrère TAPO qui vient d’être nommé ministre de la Justice, Garde des Sceaux, poste que lui-même avait occupé sous IBK. Il lance des graves accusions contre le nouveau Garde des Sceaux : «TAPO peut-il arrêter les gens ici présents ? Non ! TAPO dit qu’il est un homme de justice, mais les responsables des 23 martyrs sont encore dans la nature. IBK est l’ADN du déshonneur du Mali et TAPO est son disciple.»

L’escalade virulente
Pour sa part Adama DIARRA dit Ben le cerveau ironisera en ces termes : «après la pluie, vient le beau temps, mais, aujourd’hui, ce n’est pas le beau temps pour IBK et son régime.» Clément DEMBELE ajoutera : « nous voulons qu’IBK et son régime démissionnent. A cause de lui, nos enfants ne vont plus à l’école. Il doit démissionner ». Pour faire aboutir cette lutte Mme SY Kadiatou SOW envoie la balle dans le camp des jeunes du Mali : «si vous voulez, IBK s’en ira pour de bon. Il ne peut plus, il doit partir ».
L’ancien Premier ministre, Modibo SIDIBE, comme à son habitude, met la barre très haute. Justifiant le bien-fondé de la lutte et la détermination du M5-RFP contre le régime, le Président des FARE qui a rallié lui aussi l’Imam dans sa croisade dira : « ils pensaient que nous n’allions pas y arriver après le premier meeting. Nous ne voulons pas de poste. Nous voulons le bien du pays. Nous voulons que notre pays nous revienne. Nous y arriverons inchallah ».
Le Président de SADI, quant à lui, fait une diatribe d’une rare violence contre la France. Pour le Dr MARIKO «le Président Macron doit se taire un peu au sujet au Mali. Qu’il envoie SARKOZY à la CPI pour avoir détruit la Lybie. Nos soldats meurent chaque jour. Ils doivent parler, parce qu’ils ont assez d’être tués par les rebelles. Il est complice d’IBK. Les deux sont les mêmes. IBK va démissionner ».

Mais pour le porte-parole du Collectif des jeunes patriotes de Tombouctou et sympathisants (CJPTS), Mohamed Ben Habib, ces actions ne sont pas suffisantes pour résoudre le problème. Selon lui, les difficultés auxquelles le pays est confronté ne se résument pas à la Cour constitutionnelle et l’Assemblée nationale. Il soutient que le problème est de gouvernance. « Le président IBK doit prendre sa responsabilité et s’assumer. S’il n’agit pas conformément aux attentes du peuple, qu’il démissionne», a indiqué le jeune M. Mohamed Ben Habib.
Au-delà des décisions qui sont déjà prises par le Président, le Collectif des jeunes de Tombouctou estime que le chef de l’Etat devait aller plus loin en mettant fin aux fonctions du Premier ministre Boubou CISSE. Parce que ce dernier, soutient-il, est l’une des plaies du pouvoir. « Spécifiquement au niveau de la région de Tombouctou, Boubou CISSE n’a respecté aucun de ses engagements. Nous attendons encore la réalisation de la route qu’il a promise à notre localité », a ajouté M. Ben Habib.

L’Imam et le fondement
de la lutte politique
Dernier à intervenir, la vedette du spectacle sur le Boulevard, le très respecté et très éclairé autorité morale de la Contestation, Cheickh Mahmoud DICKO. Dans sa harangue, il insistera sur l’objectif et le fondement de la lutte politique que lui et ses alliés mènent contre le régime du Président IBK. Il dira, à cet effet : « nous menons cette lutte pour le pays. Ceux qui ont tué les innocents jusque chez moi payeront si Dieu le veut. Une fois que vous partirez à la maison, Dieu fera son travail. Et ce travail ne passera inaperçu aux yeux de personnes. Je suis avec le peuple. Il y a certaines familles qui sont venues me voir en disant : « s’ils tuent nos enfants, nous viendrons nous-mêmes prendre votre garde ».
Après ces menaces allégoriques à peine voilées, l’Imam DICKO fait son prêche à ses fidèles avec plein de promesses pour ici-bas et pour l’au-delà : « je vous demande d’être unis et ensemble ; nous y arriverons. Ce combat nous concerne tous. Nous allons rendre au Mali son honneur et sa dignité. Ils veulent nous pousser dans l’erreur, pour nous nuire et nous détruire. Mais, n’acceptez jamais cela. Si Dieu le veut, inch Allah, quelqu’un s’en ira en courant de ce pays… Notre appel, Dieu va l’entendre cher peuple… Que Dieu nous ramène Soumaila CISSE sain et sauf… IBK doit écouter son peuple. C’est ce qui nous arrange tous. Moi je rentre, mais, vous, vous pouvez rester ici comme vous voulez.»

Source : Info-Matin

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