« IBK » avait dirigé le Mali à partir de 2013, avant d’être renversé lors du coup d’Etat du 18 août 2020.
« Le président “IBK” [Ibrahim Boubacar Keïta] est décédé ce matin à 9 heures [10 heures, heure de Paris] à son domicile », à Bamako, a affirmé à l’Agence France-Presse (AFP) un membre de sa famille, dimanche 16 janvier. Cette information a été confirmée par plusieurs membres de la famille et de l’entourage de M. Keïta, mais la cause du décès n’a pas été précisée. Elu président du Mali en septembre 2013, il avait été renversé par des militaires en août 2020. Il était âgé de 76 ans.
Le Mali, plongé dans une grave crise sécuritaire et politique depuis le déclenchement d’insurrections indépendantistes et djihadistes en 2012, est aussi confronté depuis une semaine à de lourdes sanctions de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).
Premier ministre de 1994 à 2000
M. Keïta, qui se réclamait de la gauche, a connu une ascension fulgurante lors des deux mandats d’Alpha Oumar Konaré, premier président de l’ère démocratique du Mali (1992-2002). « IBK » a notamment a été premier ministre de 1994 à 2000. Candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2002, il tient sa revanche en accédant au palais de Koulouba, le siège de la présidence malienne à Bamako, en 2013. Il est réélu en 2018 face à Soumaïla Cissé, alors leader de l’opposition, mort en décembre 2020 du Covid-19.
Sa présidence est marquée par une insurrection djihadiste liée à Al-Qaida dans le nord du pays. Des accusations de corruption, des élections législatives contestées et une économie en crise avaient fini par conduire plusieurs dizaines de milliers de personnes à manifester dans les rues de la capitale malienne en 2020 pour réclamer son départ.
Le coup d’Etat qui l’a renversé le 18 août 2020 a été suivi d’un deuxième en mai 2021. La junte conduite par le colonel Assimi Goïta a annoncé son intention de diriger le pays pendant plusieurs années, alors qu’elle s’était engagée auparavant à organiser, à la fin du mois de février, des élections présidentielle et législatives afin de permettre le retour des civils au pouvoir.
Source: Le Monde