En plus de l’interdiction de voyager dans sa zone, imposée à l’encontre des 221 membres du Conseil National de la Transition (organe législatif de la Transition), des membres du Gouvernement (excepté le ministre des Affaires étrangères et du Président Assimi Goïta), la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a infligé, ce dimanche 09 janvier 2022, lors d’un sommet extraordinaire à Accra, des sanctions supplémentaires au Mali. Il s’agit entre autres du retrait des ambassadeurs de tous les Etats membres de la Cedeao au Mali ; la fermeture des frontières entre le Mali et la Cedeao ; la suspension des transactions entre la Cedeao (hors médicaments et produits de première nécessité) ; le gel des avoirs maliens à la Bceao et la coupure des aides financières.
Réponse du berger à la bergère : le gouvernement du Mali a condamné énergiquement ces sanctions qu’il qualifie « d’illégales et d’illégitimes ». Concernant l’UEMOA, un embargo décidé par les chefs d’Etat et de Gouvernement, applicable à un Etat souverain, constitue, selon le communiqué du Gouvernement, une violation manifeste du Traité de l’UMOA et des statuts de la BCEAO. D’ores et déjà, sur la base de la réciprocité, le Gouvernement du Mali a décidé de rappeler ses ambassadeurs accrédités dans les Etats membres de la CEDEAO et de la fermeture de ses frontières terrestres et aériennes avec les Etats concernés.
Face à ces sanctions de la Cedeao, les Maliens ont décidé de faire front commun dernier les autorités de la transition à travers une solidarité manifeste. Le ton de cet élan de solidarité patriotique a été donné par la Maison de la presse. S’en est suivi la réaction des enseignants qui ont décidé de suspendre leur mot d’ordre de grève. Les syndicats des surveillants de prison, des administrateurs civils, en passant par le Conseil Economique, Social et Culturel (Cesc), l’Union nationale des chambres consulaires et l’Union nationale des travailleurs du Mali(Untm- la plus grande centrale syndicale du Mali), le Haut conseil Islamique, les Syndicats de la Police, le Conseil national de la jeunesse(Cnj-Mali), la Commission nationale des Droits de l’Homme(Cndh) … Ces organisations se sont toutes indignées face aux sanctions disproportionnées, inhumaines et injustifiées prononcées contre le Mali. Avant d’appeler à l’union sacrée, qui est une nécessité absolue pour que notre pays résiste aux conséquences collatérales de ces mesures injustes, afin de reprendre son envol pour un avenir meilleur. En tout cas, les Maliens qui ont réaffirmé leur engagement et leur soutien aux autorités de la transition ont fait front commun pour la défense de la patrie comme le stipule l’article 22 de la Constitution «la défense de la patrie est un devoir pour tout citoyen ».
A.Touré
Source : Démocrate