Lors du conseil extraordinaire des ministres, tenu dimanche dernier, le président de la Rue publique est revenu sur les massacres de civils et de militaires, perpétrés, la semaine dernière, au centre de notre pays. Avant de procéder, séance tenante, au limogeage de trois généraux de l’armée.
Occupant, jusque-là, le poste de chef d’état-major général des armées, le général M’Bemba Moussa Keïta a été limogé.
Autre officier supérieur limogé : le général Abdrahamane Baby, chef d’état-major de l’armée de terre.
Le premier a été remplacé par un officier de valeur et fin connaisseur du Nord, le général de Brigade Kéba Sangaré ; tandis que le second, lui, a cédé son fauteuil au général de Division Abdoulaye Coulibaly.
Le chef d’état-major de l’armée de l’air, lui aussi, est destitué. Et remplacé, à son tour, par le général de Brigade Daouda Dembelé.
Autre mesure forte prise par ce conseil extraordinaire des ministres : la dissolution de la milice dogon « Dana ambassagou ». Accusée d’être l’auteure de plusieurs assassinats de civils peulhs, dont celle de Ogossagou, cette milice est, désormais, dissoute. Et son désarmement n’est plus qu’une question de jour. Un message sans équivoque, dit le Premier ministre, aux autres milices, opérant au centre du pays. Ou ailleurs.
Avant de lever la séance de ce conseil extraordinaire des ministres, le Chef de l’Etat a tenu à renouveler sa confiance à Soumeylou Boubeye Maïga, Premier ministre, dont la démission a été réclamée par des leaders religieux pour des motifs personnels. Et au général Moussa Diawara, directeur général de la Sécurité d’Etat, dont le départ était réclamé par certains, pour avoir, disent-ils, fêté son cinquantième anniversaire avec « faste ».
Le président de la Rue publique les a félicités pour le travail qu’ils ont abattu à leurs postes respectifs. Sans tambour, ni trompette.
Oumar Babi
Source: Canard Déchainé