A l’heure où la montée de l’Etat Islamique en Irak, fait craindre le pire, le président Malien a appelé les jeunes du Mali à plus de clairvoyance face à la perception et les dangers du terrorisme
La géopolitique mondiale a changé de protagonistes. Il ne s’agit plus d’une guerre froide entre Russes ou Américains, ou entre Chinois et Américains, mais bien de cette troisième guerre mondiale, si l’on peut utiliser l’expression, contre le nouveau mal de ce millénaire. Terrorisme, terreur, violence, exécutions sommaires, décapitations en série, enlèvements de jeunes filles, assassinats atroces, explosions, bombes humaines, kamikazes. Oui la liste est longue des atrocités qui sont commises en ce monde, au nom de l’Islam. De l’Est à l’ouest, l’avènement du califat mondial de la terreur, fait trembler les puissances occidentales. Si le régime répressif de Bachar El Assad était l’ennemi il y a peu, il faut désormais admettre qu’Américains, Français et Syriens ont désormais un ennemi commun. Le califat de la terreur véhiculé par l’Etat Islamique, Boko Haram, les Shebabs et bien d’autres organisations, qui veulent faire régner la peur…
Perceptions de l’ennemi, usage des expressions pour désigner ces adeptes de la terreur, il faut faire preuve de discernement : « J’ai bien peur que nous ne soyons tombés dans un piège sémantique. Djihadisme prête aujourd’hui à confusion », s’est exclamé le président Ibrahim Boubacar Keita, à l’ouverture du Forum International des Jeunes, de Bamako, sur la Paix et la Sécurité au Sahel. Allant plus loin, dans ses propos, IBK a regretté cette confusion faîte au nom de l’Islam. La désignation « Etat Islamique », revient au-delà de l’appellation de ce groupe, à créer l’amalgame dans les esprits, comme s’il y avait les « méchants musulmans du Levant contre les bons occidentaux ou chrétiens ». Si le bourreau de James Foley, de Steven Sotloff ou de David Haines, tous exécutés par l’EI, est identifié comme un britannique, c’est que l’Occident n’est plus le modèle. Le califat s’instaure désormais en alternative pour les refoulés du système, un prétexte pour assouvir sa soif de violence, sinon comment expliquer la froide exécution de ces trois hommes ?
Le monde fait face à une menace de grande ampleur comme l’a souligné le président Keita, parlant de ce califat. « Jeunes d’Afrique et du Monde, vous êtes en danger », a ainsi mis en garde IBK. Le Mali a fait les frais en 2012 de la crise libyenne en devenant un « ventre mou » du Sahel, qui abrite tous les terrorismes. Alors, il va de soi que la question mérite réflexion et justes perceptions de la part de cette jeunesse, réunie à Bamako pour discuter des défis sécuritaires qui menacent clairement la stabilité de la bande sahélo-saharienne.