Au début de l’exercice du pouvoir du Président Alpha Oumar Konaré, beaucoup de maliens savaient qu’un de ses proches collaborateurs nommé IBK était qualifié de bourgeois. Cela parce que l’homme ne cachait à personne son goût très élevé des choses luxueuses. Quelques temps après sa nomination comme conseiller diplomatique du Président de la République, son grand désir du luxe lui avait valu une sévère critique du journal, les Echos, sous le titre : « IBK, le Conseiller qui dérange », bien que ce journal était proche du Pouvoir. Nommé, ministre des Affaires étrangères, il exigeait même aux vigiles du ministère de porter des tenues impeccables. L’habit faisant le moine.
De nombreux maliens savaient aussi la grande sévérité de IBK concernant l’application de la loi à tous les niveaux : la gestion de l’année scolaire qu’il décréta blanche fut appréciée par beaucoup.
Son soutien sans faille à feu Boubacar Sada SY, ministre de la Défense, lors de la radiation des élèves gendarmes a été presque unanimement salué.
Sa dure gestion des politiciens du COPPO (Collectif des Partis Politiques de l’Opposition ) en 1997, fut bien remarquée.
C’est son image de pur et dur qui a lourdement pesé dans la balance de choix des maliens lors des présidentielles de 2013.
Mais, malheureusement, pendant l’exercice de son Pouvoir présidentiel, notre IBK national n’a fait qu’augmenter son goût du luxe et ternir son image d’homme à poigne.
L’Actuel président de la République est entrain de donner raison à l’ancien président qui murmurait que IBK n’est bon que pour exécuter des ordres mais médiocre en qualité de décideur en chef.
Alpha O. KONARE, qu’on l’aime ou qu’on le déteste est un professeur ayant bien appris la psychologie
Depuis que surgissent les affaires, de l’aéronef, des équipements de l’armée, des surfacturations du papier à KOULOUBA, personne n’a été inquiétée. Sidi Mohamed KAGNASSI Conseiller très spécial a démissionné pour mieux « mériter » ses marchés.
Malgré les rapports incriminant des structures de contrôle de l’Etat et les déclarations compromettants de l’ancien ministre, Soumeylou Boubeye Maiga, des ministres comme Mahamadou CAMARA, Moustaph BEN BARKA et Mme BOUARE Fily n’ont même pas été interrogés par la justice.
Ne soyons pas naïfs, Soumeylou Boubeye a dit, nul ne doit en douter honnêtement, que notre président IBK était informé à toutes les étapes dans le processus des marchés gouvernementaux octroyés.
Il y aura des fuites en avant mais personne n’est, pour le moment, ni interpellée ni sanctionnée. Le poisson pourrit par sa tête.
Entre temps, notre cher président, apparemment indifférent aux problèmes financiers du pays, continue de donner des grades pour augmenter le nombre des généraux. Des promotions trop coûteuses qui nous couvrent davantage du manteau du ridicule dans le concert des nations.
IBK a t il des ressources morales nécessaires pour redresser le Mali ? Le doute est permis.
Cette déchéance et cette décadence s’arrêteront le jour où les maliens sauront que le bien public est sacré et que le voleur de deniers publics n’est pas un enfant béni mais plutôt un enfant maudit.
Peut être qu’un jour, ce jour sera. Nous y croyons résolument.
Boubacar SOW, correspondant du journal Option en France
boubacarsow@hotmail,fr