Convention de la Majorité Présidentielle (CMP), le terme est vide de sens au regard de l’état de santé de ce grand corps malade. Ses membres, alliés d’IBK, sont presque tous descendus du bus. Certains sont allés d’eux-mêmes (ils sont minoritaires), d’autres ont été chassés comme des moins que rien.
L’histoire commença il y a au moins 5 ans. A l’époque, Ibrahim Boubacar Keïta, candidat du parti Rassemblement pour le Mali (RPM) était opposé à Soumaïla Cissé du parti Union pour la République et la Démocratique (URD) au second tour des élections présidentielles. Les candidats malheureux; les associations et mouvements de jeunes ; des religieux ; des militaires devraient faire un choix. IBK devient l’heureux bénéficiaire de tous ces appuis. Des rangs des partis politiques, Dramane Dembélé (ADEMA) ; Choguel K. Maïga (MPR) ; HousseïniAmionGuindo (CODEM) ; Oumar Mariko (SADI) ; Moussa Mara (Yelema) ; MountagaTall (Cnidfasoyiriwa ton) etc. Tous avaient jeté leur dévolu sur IBK qu’ils estimaient l’homme de la situation. La société civile, plus de 800 associations et mouvements avaient aussi apporté leur soutien au candidat du RPM. Les religieux et militaires ne sont pas restés à la marge. Ils ont largement contribué au plébiscite du Mandé Mansa.
Candidat du grand rassemblement, comme lui-même aimait à le dire lors de sa campagne, IBK passe sans difficulté. Alors, il faudrait lier l’acte à la parole. Dès sa prise de fonction, des mesures rigoureuses sont annoncées. Certaines ont commencé mais n’ont pas eu longue vie. Et le reste a été apporté par la tempête. La peur qui se lisait sur les visages des maliens lorsque IBK s’exprimait se dissipait petit à petit. Ils comprennent enfin que ce n’est plus le même IBK des années 90.
Dès la formation du premier gouvernement, un soutien de taille le lâche. Il s’agit du mouvement SABATI. Les responsables du mouvement ont été déçus pour la simple raison qu’IBK avait fait recours à des hommes et femmes qui ont échoué dans le passé sur tous les plans alors que SABATI espérait sur du sang neuf. Des hommes valables dont la probité morale ne souffre d’aucun doute.
Dès cet instant, c’est la descente aux enfers. Les alliés commencent à claquer la porte un à un. D’autres s’agrippent mais se feront chassés par IBK. Parmi ceux-ci, Oumar Tatam Ly (ancien premier ministre) ; Moussa Mara (ancien premier ministre) ; Modibo Koné (ancien PDG CMDT) ; KalphaSanogo (ancien PDG CMDT) ; (Dramane Dembelé ancien ministre) ; ( ChoguelKokalaMaïga, ancien ministre) ; Me MountagaTall (ancien ministre) ; Niankoro Yeah Samaké (ancien ambassadeur) Modiobo Keïta (ancien premier ministre) ; Abdoulaye Idrissa Maïga (ancien premier ministre) ; Mamadou Igor Diarra (ancien ministre) le Général Moussa Sinko Coulibaly (ancien ministre et ancien directeur de l’école de maintien de la paix) etc.
Les militaires et religieux bouclent cette grande déception des alliés. Aya et compagnons, cela fait cinq qu’ils sont détenus. Qui ne se rappelle pas des liens entre les deux parties ! Le Cherif de Nioro, quant à lui, ne veut même pas entendre parler d’IBK. Le président a envoyé plusieurs émissaires à Nioro afin de convaincre le Cherif, mais sans succès.
Le triste constat ne se manifeste pas seulement dans la CMP et les mouvements, association, religieux et militaires, il y a un grand malaise dans la famille politique d’IBK. Le RPM est en train de perdre ses bras valides. Députés et autres cadres, nombreux sont-ils à claquer la porte. Le dernier à partir, c’est l’honorable Niamé Keïta. D’autres sont annoncés dans les jours venir.
Le constat s’exacerbe à quelques mois seulement des élections présidentielles. C’est pourquoi le Collectif pour la Défense de la République est en pleine campagne dénommée ‘’Boua Ka Bla’’ ‘’ Que le vieux renonce’’. Cette campagne est partie d’un constat. IBK n’a pas d’hommes capables de faire changer les choses et apporter le bonheur aux Maliens comme il l’avait promis à travers cette phrase ‘’Inchallah’’.
Voici les Maliens devant les conséquences du choix d’un homme sans vision, sans programme de société. Au moment des élections, les Maliens n’ont pas tenu compte de cela. C’est l’homme qui les intéressait. IBK semblait envouter tout le monde et les Maliens le suivaient sans raison valable.
Et pourtant, à l’époque, Soumaïla Cissé avait prévenu les Maliens. Il disait haut et fort qu’IBK parle dans le vide car il n’a aucun projet solide capable de faire efficacement face aux problèmes qui gangrenaient le Mali. Soumaïla Cissé avait appelé son adversaire à un débat contradictoire. Chose qu’IBK n’a jamais accepté.
Aujourd’hui, les alliés d’IBK, hier, grossissent les rangs de ses adversaires. Dans leurs ripostes, ils sont même plus virulents que l’opposition politique. Ils ne veulent pas du tout entendre parler d’IBK. Ils sont déterminés et appellent tous à l’alternance pour le changement des hommes qui gouvernent lors des élections présidentielles à venir.
Dans tout ça, c’est Soumaïla Cissé qui sort gagnant car il avait tout dit en 2013. Mais les Maliens ne l’ont pas écouté.
Kèlètigui Danioko
Le Pays