Suite à une demande pour l’organisation d’un concert du rappeur malien Iba Montana le 3 mars prochain à Bobo-Dioulasso, la mairie a donné une réponse défavorable, « dans le souci de préserver la quiétude et d’éviter tout trouble à l’ordre public ». En effet, les textes de cet artiste incitent les jeunes à la violence et à la consommation de la drogue. Mais pourquoi des promoteurs de spectacles peuvent-ils vouloir produire un artiste au Burkina alors que celui-ci est interdit dans son propre pays, le Mali? Provocation, ignorance ou simple cupidité au détriment de la bonne éducation de nos jeunes?
Iba Montana est un jeune rappeur malien de 22 ans. A ses débuts, il s’est fait beaucoup de fans et suscité beaucoup d’espoirs dans son pays. Mais très vite, l’artiste a fait l’objet de vives critiques car il fait l’apologie de la violence dans ses chansons. La preuve, dans plusieurs de ses clips, il s’affiche avec des machettes. Il a tourné des clips dans lesquels apparaissent, outre les armes blanches, des adolescents qui fument du cannabis. Malheureusement, par effet de mimétisme, des images circulant sur les réseaux sociaux montrent des adolescents exhiber couteaux et machettes tout en se réclamant du rappeur. Plutôt donc que d’éveiller la conscience de la jeune génération sur la bonne conduite, Iba Montana fait le plaidoyer de la vulgarité, des insultes et des obscénités qui choquent les bonnes gens dans une société déjà gangrenée par l’incivisme. Naturellement, les autorités publiques ne peuvent pas le laisser promouvoir la délinquance au nom de la liberté d’expression. C’est ainsi qu’il a été interdit de spectacle à la commune IV de Bamako et récemment à Bobo-Dioulasso, au Burkina.
A supposer même que ce jeune rappeur soit animé de bonne volonté pour dénoncer la crise de la jeunesse et interpeller les responsables publics sur l’insécurité et la violence qui règnent dans les quartiers pauvres, sa stratégie n’est pas la bonne puisqu’elle incite les jeunes, au contraire, au banditisme. C’est déplorable.
Qui plus est, les organisateurs du spectacle savaient pertinemment que le rappeur était un réel danger pour la jeunesse africaine. Lui qui les invite dans ces clips à des actions malsaines.
La preuve, dans sa chanson intitulée «Mon histoire», il avoue clairement qu’il est à «la base de la mort de son meilleur ami à cause de sa moto». Et d’ajouter qu’il est l’auteur «d’un viol sur sa cousine».
Sans crainte, le chanteur fait la promotion du cannabis, des armes à feu et plusieurs autres mauvais comportements. Il se permet aussi de dire dans «Où sont mes tchalen (ses compères)» qu’il a besoin de 100 motos dans sa base. «Fuck la loi ici au Maliba. Nous n’avons pas pitié, nous sommes des gangsters», commente-t-il. Des messages condamnables parce qu’en déphasages avec les lois, les us et coutumes.
Comment donc comprendre que des structures qui veulent promouvoir notre culture veuillent en même temps laisser passer des appels au crime? Cela est non seulement regrettable mais invite à douter de la crédibilité, de la légitimité et des bonnes intentions de certains promoteurs de spectacles culturels. Il y a de quoi s’inquiéter et être plus vigilant à l’égard de ces structures qui se fichent de l’éducation de notre jeunesse. Ont-elles eu des autorisations pour œuvrer à la perte de nos jeunes et enfants? En attendant, Bravo à la Mairie de Bobo pour sa sage décision.
Source: Niarela.net