Quand on aime son pays, on ne peut pas rester coi devant certains développements. Même si me sachant traiter de laudateur de SBM par ceux que mon opinion heurte, j’assume dans sa plénitude et ma démarche et mon propos au nom de cet amour pour mon pays qui m’incline à défendre non pas les hommes intitue-personae mais ceux-là d’entre nous qui ont la lourde responsabilité de sa gestion à ce moment crucial.
Après avoir échoué par le biais des affaires montées et ressassées à mettre sous tutelle notre pays en fragilisant ses responsables, après la leçon de maturité que le peuple malien leur a donnée à travers cette élection apaisée, et voyant désormais leur projet machiavélique de détruire le Mali, se réduire comme peau de chagrin, les sycophantes sont à l’œuvre encore et encore sans relace.
Ils changent de cible, IBK, fatigués qu’ils sont à se fracasser sur sa carapace rocailleuse, et se tournent vers SBM. Pour ce faire, c’est par la plus lâche des méthodes qu’ils passent et qui consiste à accuser l’autre de ses fautes pour s’y soustraire honteusement ou le cas échéant divertir le monde.
Au moment où « l’homme des situations difficiles » entame le laborieux processus d’accalmie sociale par des actions courageuses et qui nécessitent un soutien de tous, c’est une par une dépêche qu’on apprend que SBM serait en lien avec les présumés auteurs du lâche assassinat des journalistes français. Comme si l’amnésie tenace qui avait frappé les auteurs de la dépêche, venait de trouver un remède miracle et les motiver à se lâcher avant la prochaine syncope.
Des journalistes français en reportage à Kidal à un moment où le Mali n’avait aucune présence dans la ville par la volonté même des français, venaient à être tués au sortir d’un entretien avec un acteur de la rébellion protégé par la France ; si dans ce scénario, la raison ne peut conduire à une piste de ceux qui étaient sur le terrain ; qu’on se garde au moins par respect à notre intelligence de nous dire qu’un coup de fil d’un responsable malien à Bamako a tué les malheureuses victimes.
Même si on nous dénie toute intelligence face au jeu de cartes qu’on déroule sous nos yeux, on ne peut nier notre sens de l’humain qui nous incline à respecter ceux qui nous font l’honneur de nous visiter.
SBM est un acteur du genre de militaire sac à dos comme dit-on dans le jargon militaire. Qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, force est de reconnaitre qu’il est véritablement un tigre. Tigre par la solidité et la justesse de ses postures, tigre par la férocité de ses griffes et tigre par son calme en toute circonstance. Il n’est pas un militant de la 25èmeheure et encore moins un guetteur de marchepied facile. À tous les niveaux, il a acquis ses galons à la force du poignet. Dès sa sortie du CESTI en 1978 (promotion comprenant Baba Daga, Djibril M’Bodje, d’Isaac Balla Diarra ou encore Mamadou Kouyaté), il s’est signalé aux autorités d’alors dans un climat alourdi par la suspicion, par son refus du statu quo.
À l’AMAP où il commence sa carrière le 1er novembre 1978, il s’est vite fait connaitre par l’acuité de ses analyses et la diversité de sa culture. Le touche-à-tout qu’il est, rejoint très tôt l’équipe de Podium qui a tenu en haleine les passionnés de sport. Ses compagnons d’alors Mad’Diarra, Jagger, Pélé, Papa Moustaph Koité, Pierre Diakité, les frères Drabo et les photographes Issa Konaté, Mezy et Mamadou Traoré ainsi que Tiécoura Sangaré ne contrediront pas ici-bas ou outre-tombe, sur le courage de ce jeune journaliste qui n’avait peur de rien.
Quand il prend les rênes de Soudjata dans les années 1980, il était déjà un homme connu et respecté pour son engament. Ses passages au CFJ de Bordeaux en 1984 puis à l’IIAP de Paris (1985-1986), ont conforté une expérience déjà respectable. C’est dans ce courage légendaire qu’il a puisé ses forces pour animer avec Mohamed Lamine Gakou le principal organe d’information Bulletin du peuple soutenant le front des démocrates. Qui n’a pas retenu son souffle lorsque dans un sang-froid singulier, il dit à Moussa Traoré face-à-face, tout haut ce que tout le monde pense tout bas ! A l’Aurore, le souvenir de cette diatribe en janvier 1991, contre Ramos et Drissa Traoré, est encore vif et révélateur d’un tempérament de constance aux idéaux de démocratie et d’intransigeance sur les libertés.
Il est l’un des six rédacteurs de l’acte fondamental donnant naissance au CTSP au titre du Mouvement démocratique aux cotés de Moutanga Tall et de Mamadou Lamine Traoré. Directeur de la campagne pour les législatives de 1992 de l’Adema, chef de cabinet, directeur de la Sécurité d’Etat, ministre régalien plusieurs fois, candidat aux présidentielles, homme ayant connu les dorures des palais et la dure réalité des contingences politiques, que peut-on nous dire encore sur SBM ? Qu’on lui colle la paix pour le laisser travailler puisque le travail dégage déjà des résultats.
Ceux qui ont connu son père, Boubèye à la mairie ou au quartier Farandjirey, savent que SBM est le duplicata légitime de cet homme jovial que tout Gao connaissait et appréciait, qui dit la vérité sans lever le ton et pour qui l’amitié se consolide en se disant la vérité.
Allez chercher ailleurs vos commanditaires et laissez le tigre bondir sur sa proie que constituent tous ses défis au Mali. On commence à comprendre que chaque fois que le Mali avance d’un pas positif, il y ait des pseudos amis ou partenaires qui se lèvent de leur siège pour secouer. Eh bien cette fois-ci, c’est raté ! Expliquez aux français comment est mort le duo de RFI à Kidal à un moment où le Mali n’y avait aucun représentant officiel par la volonté même des « libérateurs ».
M.C
La Lettre du Mali