Karim Kéita parle ! Longtemps accusé, personne n’a pu jusqu’à ce jour lui tirer un mot, une version. Il a porté plainte contre un organe et ses accusateurs, une manière simple de se blanchir. Cependant, pour l’opinion nationale, il a voulu se laver des accusations qui sont formulées au quotidien contre lui.
Dans cette affaire comme dans d’autres, Karim est celui qui a été chargé de tous les péchés d’Israël. “C’était souvent tellement gros que je me disais que personne n’y croirait“. Erreur ? En tout cas, la rumeur bamakoise avait fini de faire de lui le grand manipulateur, celui qui est dans tous les dossiers.
Cet entretien a au moins le mérite d’avoir sa version, mais également, de replacer des choses dans leurs contextes.
Mali Tribune : Connaissiez-vous Birama Touré ? Vous a-t-il fait chanter ? L’avez-vous fait éliminer ?
Honorable Karim Kéita : Non, je ne connais pas Monsieur Touré. Je ne l’ai jamais rencontré, par conséquent, je n’ai eu et n’ai aucun rapport de quelque nature avec lui. Je ne vois pas comment il aurait pu me faire chanter ou autres !!!
Non ! Je n’ai éliminé personne.
Mali Tribune : Dans ce cas, pourquoi avoir refusé de déférer à la convocation du juge par trois fois ?
K. K. : J’ai été, si mes souvenirs sont bons, convoqué une fois et non pas trois fois chez le juge. Cela remonte à il y a juste deux mois. Contrairement à ce que vous dites, je n’ai pas refusé de déférer à la convocation. Bien au contraire, lorsque j’ai reçu la convocation, j’ai décidé d’y répondre malgré mon statut, en me disant que je n’ai rien à me reprocher. J’en ai avisé mon institution, et mon conseil et pris les dispositions pour y répondre, un jeudi matin à 10h. Mais malheureusement entretemps, la convocation s’est retrouvée sur tous les réseaux, et j’ai été obligé de faire attention, car il y aurait eu du monde au rendez-vous, mais aussi vu le contexte, je me suis dit qu’il valait mieux être désormais prudent, car ce n’était plus une procédure normale. C’est pourquoi mon conseil a demandé à ce que la forme soit mise dans la convocation en tenant compte de mon statut et pour éviter tout malentendu.
Aujourd’hui je ne demande qu’à être entendu, pour que plus jamais mon nom ne soit associé à une disparition de personne humaine. J’ai du respect pour la personne humaine, et cette accusation infâme m’a atteint au plus profond de moi. Je ne souhaite pas à mon pire ennemi de ressentir ce que je ressens aujourd’hui face à cette situation.
Mali Tribune : Pourquoi avez-vous fait muter des agents de la Sécurité d’Etat dont les noms sont cités par Adama Dramé du Sphinx dans l’affaire de la disparition du journaliste ?
K. K. : Rires. Que voulez-vous que je réponde ? C’est une pure création de l’imagination fertile de M. Dramé qui me voue une haine viscérale, je ne sais pas pourquoi. Pourtant j’ai l’âge de son fils. Mais le Bon Dieu est Grand, Omniscient et Omnipotent. Je suis croyant. Il saura juger.
Soyons sérieux…. rires… C’est de la fiction tout ça. Mais je tiens à rappeler qu’étant le président de la Commission défense de l’Assemblée nationale, je n’ai aucun pouvoir de décision sur nos forces de défense et de sécurité encore moins un organe tels que les services secrets.
Mali Tribune : N’était-ce pas plus simple d’aller expliquer tout ceci aux familles fondatrices au lieu de fuir leurs convocations ?
K. K. : Je n’ai jamais reçu de convocation ou sollicitation de qui que ce soit dans ma circonscription encore moins les familles fondatrices pour lesquelles j’ai un profond respect. Je leur ai même envoyé du sucre pendant le mois de ramadan mais aucunement il ne m’est revenu que les familles fondatrices voulaient le voir.
Mali Tribune : Pourquoi votre silence tout ce temps ?
K. K. : Tout simplement parce que je suis un homme politique et donc public. A cet effet, je suis habitué à entendre tellement de choses sur mon compte, que je me suis dit voilà tout simplement une autre invention émanant d’un journal qui régulièrement parle de moi. A vrai dire, je n’ai pas jugé utile de m’exprimer sur une histoire cousue de fil blanc. Je ne pensais pas qu’ils pouvaient ainsi utiliser les réseaux sociaux et toute la machine à fabriquer des Fakes news pour atteindre un objectif inavouable. Lénine disait que si l’on veut faire croire en un mensonge, il faut le répéter un million de fois, il deviendra vérité aux yeux des gens. C’est ce que Dramé met en œuvre.
Propos recueillis par
Alexis Kalambry
Mali Tribune