Le, jeudi dernier 21 juillet, un grand baobab est tombé, un haut cadre émérite s’en est allé

Mâ consternation a été immense en apprenant par la télévision le vendredi soir ton long voyage pour l’au-delà. Je te savais malade mais je ne désespérais pas, par la miséricorde d’Allah, te garder encore parmi nous pendant quelques mois voire quelques années.

Cher frère et ami Mady, je m’associe, à tes parents, à ton parti le MPR et à tous les proches pour pleurer ta disparition. Non pas parce que, comme l’a affirmé le prophète Ibrahim (PSL) à la mort de sa femme, nous contestons la décision de Dieu, mais à cause du choc et de la gravité de la séparation. Pourtant, selon un célèbre penseur, la mort n’est pas si l’œuvre est accomplie.

En ces heures de douleurs, de méditations et de prières, par honnêteté et par devoir de reconnaissance, je voudrais témoigner que tu fus un haut cadre d’une grande valeur morale et professionnelle. Diplômé de
l’école des hautes études du réalisme et du patriotisme, tu n’as jamais accepté de participer à un marchandage sur tout ce que tu considérais comme les intérêts supérieurs du Mali, ta patrie. En raison de plusieurs années d’amitié et de collaboration, je puis témoigner pour les générations actuelles et futures, que tout au long de ta carrière administrative et politique, en patriote exemplaire, tu n’as servi que le peuple éternel du Mali. Ton adhésion sans calcul, déterminée et
irréversible au MPR dès sa création, corrobore bel et bien cette assertion. Toujours au front et en première ligne pour barrer la route aux revanchards anachroniques impénitents et aux falsificateurs de la Vérité Historique.

Les hautes autorités de l’époque en prirent ombrage et rentrèrent dans tous leurs états.
A défaut d’avoir la peau du MPR, elles s’en prirent à ta propre personne,
à ta vie. En quoi faisant? Malade et hospitalisé à l’Hôpital du Point G, il fut catégoriquement interdit à ton médecin traitant de te soigner. Ce que l’on craignait arriva. Plongé dans le coma par manque de soins médicaux, les hautes autorités n’avaient d’autre alternative que l’évacuation sanitaire sur Paris. Rétabli grâce à Dieu, tu repris le combat dès ton retour au Mali avec plus de détermination.

Tes adversaires reconvertis en ennemis mortels, refusèrent de reconnaitre leur défaite et de baisser les bras.
C’est pourquoi, quelques mois plutard, sept (7) personnes dont Mady Diallo, le soldat Abdou Kèmènani et ses camarades furent en 1998 inculpés pour complot, un vrai faux complot contre les institutions et la
sureté de l’Etat. Les coaccusés, arrêtés et internés au Camp 1, furent sauvagement torturés. Ils passèrent six (6) mois sans voir le soleil, fai$ant leurs besoins dans des sachets en plastique. A l’issue d’une détention d’un autre âge, certains devinrent fous, d’autres aveugles.

Le lundi 2 mars 1998, enregistra l’ouverture solennelle de la Cour d’assises à Bamako chargée de juger l’affaire Mady Diallo et consort.

Le procès proprement dit s’ouvrit sept jours plus tard, le lundi 9 mars. Et le vendredi 20 mars 1998, le verdict tomba. Les condamnations à des peines de prison ne surprirent personne tant la cause était entendue.

Enfin, à ces heures de recueillement et de prières pour le repos éternel de ton âme, cher frère et ami, l’UFDP et moi-même sommes plus que jamais persuadés que ton combat et tes multiples sacrifices pour le
triomphe de la Vérité Historique, d’un Mali stable et prospère, ne seront jamais vains, car Dieu l’Omnipotent, le juge suprême aura tout vu et tout enreqistré. Au jugement dernier, qu’il Lui plaise de t’accorder comme récompense le Salut Eternel. Amen!
Dors en paix mon cher ami.

Bamako, le 24 juillet 2016
Président de l’UFDP- Sama Ton
Colonel Youssouf TRAORE (ER)