Excellence Monsieur le Président de la République,
Monsieur le Premier ministre,
Mesdames messieurs les membres du gouvernement,
Monsieur l’ambassadeur de France,
Monsieur le Consul de France,
Madame le Présidente Directrice Générale de Medias Monde France,
Madame la Directrice de RFI,
Mesdames messieurs les chefs de services, les journalistes de RFI,
Mesdames messieurs,
Sur cette terre malienne de l’aéroport de Bamako-Sénou, nous pleurons Ghislaine Dupont et Claude Verlon, arrachés à notre affection le samedi 02 novembre 2013.
Il est toujours difficile de sortir des mots lorsque l’on a devant soi des êtres chers qui incarnaient la vie dans toute sa dimension et que vous êtes contraints de savoir qu’ils sont là, définitivement inanimés, incapables de vous parler, de vous donner ce bonheur dont ils étaient détenteurs à travers la nature de votre relation et de leur activité.
Des êtres chers qui partent sans rien vous dire, sans vous avertir parce que la mort les a interceptés loin de vous alors qu’aucune condition n’a été créée pour vous préparer à cette douloureuse situation.
Ce qui est encore difficile c’est de savoir que ces êtres chers sont fauchés par la volonté lâche de vulgaires barbares dont la seule motivation est de semer le chaos et la désolation.
Mais la terre malienne de Kidal a vu disparaitre sur son sable et son rocher chaud des Ifoghas, deux valeureux combattants de la liberté, cette liberté qui fait de l’expression et de l’information, des outils indispensables dans la construction de toute société démocratique juste et heureuse.
Nous pleurons Ghislaine Dupont et Claude Verlon, deux amis du Mali, qui n’ont jamais donné un sens aux frontières, seulement mu par leur soif d’informer, leur envie d’apporter leur pierre dans l’édification d’un Mali démocratique et paisible.
Ghislaine et Claude étaient avec nous lors de la campagne électorale de juillet dernier. Par leur travail dont ils avaient une passion inégalée, ils nous ont fait avoir confiance en nous-mêmes, en l’avenir proche et immédiat du Mali. En artisans démocrates, les maliens sont fiers de savoir qu’ils ont contribué à remettre le pays sur le bon chemin.
Plusieurs journalistes nationaux et internationaux les ont vus à la tâche lors de la proclamation des résultats du premier tour de l’élection présidentielle ici à Bamako.
Samedi encore, ils avaient cette envie et ils nous promettaient des reportages dont leur tandem avait la dextérité.
Ces deux là avaient le Mali dans leur cœur et les auditeurs maliens de RFI savaient le leur reconnaitre.
Ghislaine et Claude, soyez surs d’une chose : vous laissez un immense héritage dont le Mali saura tirer bénéfice et dont des générations de journalistes et techniciens prendront comme repère et répertoire.
On peut éteindre un corps, mais on ne taiera jamais une voix, et surtout les voix de l’espoir.
Le Mali vous sera éternellement reconnaissant.
Au nom du peuple malien, le Président de la république et le Gouvernement présentent à toute la Maison de RFI, de la presse française et mondiale, aux familles des illustres disparus, leurs condoléances profondément émues et attristées.
Que le Tout Puissant vous reçoive dans son royaume de paix.
Amine.
Aéroport Bamako-Sénou – lundi, le 04 novembre 2013