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Hivernage 2015 au MALI: Attention ! De grosses perturbations en perspective: Selon AGRYMET

Déficitaire par endroit (d’où un risque de sécheresse), excédentaire en d’autres (inondation), la pluviométrie 2015 sera fortement perturbée au Mali selon un Communiqué émanant du 27ème Forum de Prévisions climatiques saisonnières 2015 en Afrique soudano-sahélienne. Le même communiqué annonce des écoulements moyens à excédentaires sur le fleuve Niger. Autrement dit, des probabilités d’inondation en certains endroits. D’où ces mises en garde et recommandations du centre Régional de Formation et d’Application en Agro-météorologie et Hydrologie Opérationnelle (AGRHYMET) à l’attention des agriculteurs, éleveurs, usagers mais aussi et surtout, des autorités des pays concernés (lire communiqué).

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2ème Forum de Prévisions climatiques saisonnières 2015 en Afrique soudano-sahélienne

Communiqué final

Les experts climatologues, agrométéorologues et hydrologues du Centre Africain pour les Applications de la Météorologie au Développement, du Centre Régional AGRHYMET et de l’Agence Nationale de l’Aviation Civile et de la Météorologie du Sénégal, les représentants des pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre chargés du suivi et de l’élaboration des informations sur la campagne pluviométrique agroclimatique et hydrométéorologique ainsi que les représentants des Organismes de Bassin de la région, se sont réunis du 04 au 08 Mai 2015 à Dakar au Sénégal pour élaborer les prévisions saisonnières des caractéristiques pluviométriques, agroclimatologiques et hydro climatiques de la saison des pluies 2015 et ainsi faciliter  leurs applications à la sécurité alimentaire et la gestion des ressources en eau.

Ils ont bénéficié de l’expertise technique des représentants de l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM), de l’Institut International de Recherche sur le climat et la société (IRI, New York) et de l’Université de Reading en Angleterre. La prévision saisonnière est le fruit d’un consensus fait autour des produits des modèles de prévision et des connaissances actuelles de la variabilité climatique dans la sous-région.

Ainsi, les résultats de cette prévision donnent les tendances probables des cumuls pluviométriques pour les périodes Juin-Juillet-Août et Juillet- Août-Septembre 2015, des périodes de démarrage de la saison des pluies, des dates de démarrage et de fin de la saison culturale, des durées probables de séquences sèches au cours de la saison, des débits moyens des hautes eaux dans les grand bassins fluviaux. Le forum a également formulé quelques avis et conseils agro-métrologiques.

I)  S’agissant de la prévision des précipitations, elle se présente comme suit:

• Des précipitations déficitaires sont très probables durant les mois de Juin, Juillet, Août et Septembre 2015 sur la Guinée, la Sierra Leone, le Libéria, la moitié Ouest de la Côte d’Ivoire, l’extrême sud du Mali, une grande partie de la moitié Est du Nigeria et  la région du Lac Tchad.

• Des précipitations excédentaires sont très probables durant les mois de Juillet, Août et Septembre sur la majeure partie du Sénégal, la moitié Ouest de la Gambie, le sud de la Mauritanie, le centre et le nord du Mali et du Burkina Faso. En particulier, la situation pluviométrique attendue sur le Sénégal et le Sud de la Mauritanie pourrait être meilleure en 2015 par rapport à 2014. Des événements à fortes précipitations sont à surveiller dans cette zone dans le cadre de la collaboration entre Services Météorologiques Nationaux et les structures nationales de gestion des risques notamment de fortes précipitations.

• Des précipitations moyennes seront très probablement observées sur le reste de la région;

• Sur l’ensemble de la région, des perturbations dans la distribution des précipitations sont très probables. Le suivi et les prévisions hebdomadaires sont conseillés pour compléter la prévision saisonnière dans l’appui à la planification et la mise en œuvre des activités socio-économiques.

II. Prévision des paramètres agro-météorologiques de la saison des pluies.

2.1. Dates de début de la saison

Des dates de début de saison tardives à normales sont prévues  sur la façade Ouest de la bande sahélienne (moitié Sud de la Mauritanie, la quasi-totalité du Sénégal, la moitié Est de la Gambie et le Nord-ouest du Mali) et dans la zone qui s’étend sur l’Est du Burkina Faso, l’Ouest du Niger, le Nord du Bénin et l’extrême Nord-Ouest du Nigeria ;   Des dates de début précoces à normales pourraient être observées sur le Centre du Burkina Faso, le Nord du Bénin et une portion du Centre-Sud du Mali ;   Des dates de début de saison précoces sont attendues sur la majeure partie du Centre et de l’Est du Niger, l’extrême Nord du Nigeria et le Centre-ouest du Tchad.

2.2. Dates de fin de la saison

Des dates de fin de saison normales à tardives sont prévues sur Sud-ouest de la Mauritanie, le Centre et l’Ouest du Sénégal et sur la Gambie ;  Des dates de fin de saison tardives à normales sont attendues sur la majeure partie de la zone agricole du Mali, les parties

Sud-est de la Mauritanie, le Nord du Burkina Faso, le Nord- Ouest du Niger, les zones agricoles et agro-pastorales allant du Centre-Est du Niger au Centre-Ouest du Tchad, de même que l’extrême Nord-est du Nigéria.

2.3. Durée des séquences sèches les plus longues après le début de la saison (phase d’installation des cultures)

Il est attendu que des séquences sèches de durées équivalentes à plus longues que celles habituelles soient observées sur le Sud de la Mauritanie, le Nord du Sénégal et le Nord-Ouest de la zone agricole du Mali ;    Il y a autant de chances que les séquences sèches soient plus longues ou normales pendant la phase de croissance végétative des cultures dans toute la zone agricole et agro-pastorale du Niger, au Burkina Faso (excepté l’extrême Sud), au Sud Est Mali, dans les parties Nord du Bénin et du Nigeria et dans l’Ouest du Tchad.

2.4. Durée des séquences sèches les plus longues vers la fin de la saison (période post-floraison)

Vers la période critique de floraison-épiaison  des céréales, il est attendu que les séquences sèches soient plus courtes que celles habituellement observées dans la zone Ouest de la Mauritanie et l’extrême Nord du Sénégal ;  Sur la Gambie, le Sénégal (excepté la région de la Casamance), le Centre-sud de la Mauritanie et l’extrême Ouest du Mali, ce sont des séquences sèches relativement plus longues à normales qui sont attendues vers la fin de la saison.  Sur la Bande sahélienne, allant de l’Ouest du Tchad au Sud- Ouest de la Mauritanie (en passant par le Niger et le Mali), il y a une forte probabilité que les séquences sèches de fin de saison soient plus longues.

IV)  Sur le plan hydrologique, la prévision en Afrique de l’Ouest, au Tchad et au Cameroun porte sur les principaux bassins fluviaux suivants : Niger, Sénégal, Gambie, Volta, Ouémé, lac Togo, Mono, Comoé, Sassandra, Bandama et le lac Tchad.

Ainsi, pour l’année 2015, des écoulements globalement moyens par rapport à la référence 1981 – 2010 sont attendus pour la majeure partie des bassins fluviaux de la région.

• Fleuve Sénégal : des écoulements moyens à excédentaires sont attendus.    • Fleuve Gambie: des écoulements moyens à déficitaires sont attendus.  • Fleuve Volta : des écoulements moyens sont attendus. • Fleuve Niger:   des écoulements moyens à excédentaires sont attendus.  • Bassin du Lac Tchad :   des écoulements moyens sont attendues avec une tendance excédentaire sur la Komadougou Yobé. • Fleuves Comoé, Sassandra et Bandama : des écoulements moyens à déficitaires sont attendus. • Fleuve Mono et lac Togo : des écoulements moyens à déficitaires sont attendues. • Fleuve Ouémé : des écoulements moyens à déficitaires sont attendues.

V) Avis et conseils agro-météorologiques.

Compte tenu de tout ce qui précède, le forum formule les recommandations suivantes : 4.1. Pour les agriculteurs

Dans les zones où il est plus probable d’observer des cumuls pluviométriques déficitaires, des dates de début de saison tardives, et des séquences sèches plus longues après le démarrage, les agriculteurs doivent : • utiliser les variétés résistantes à la sècheresse et/ou de cycles courts, • éviter les apports supplémentaires d’engrais pendant la période végétative, • privilégier les techniques culturales favorisant l’économie de l’eau du sol.

Pour les zones où il est plus probable d’observer des cumuls pluviométriques normaux à excédentaires, des dates de début de saison précoces et des séquences sèches plus courtes après le démarrage, les agriculteurs doivent : • investir d’avantage dans les semences des variétés améliorées aussi bien pour les cultures vivrières que pour les cultures de rente, • renforcer la vigilance contre les adventices et les ravageurs des cultures (criquets et autres insectes).

4.2. Pour les éleveurs :

Dans les zones à forte probabilité d’une installation tardive de la saison des pluies, envisager la mise en place d’aliments bétail et faciliter aux animaux l’accès aux points d’eau les plus proches, afin de mettre le bétail à l’abri des effets du manque d’eau et d’éviter les conflits entre agriculteurs et éleveurs,  Dans les zones à forte probabilité d’excédents pluviométrique, ils doivent veiller à éviter aux animaux les risques de noyade.

4.3. Pour les autorités nationales, locales et les acteurs de développement (Organisations Non Gouvernementales et Organisations Paysannes)

• Appuyer et favoriser la communication de l’information climatique dont les prévisions saisonnières aux différents utilisateurs, • Mettre en place ou renforcer les dispositifs de veille et de réponse aux urgences liées climat et d’encadrement des producteurs des producteurs, • Prendre les dispositions utiles pour éviter ou réduire les dégâts et les pertes liées aux inondations, dans les zones à risques en :   Palliant au risque permanent lié à l’occupation anarchique des zones inondables;  Renforçant les capacités d’intervention des services techniques et à ne pas baisser la garde par rapport au suivi du risque d’inondation dans les zones vulnérables;

Les prévisions ci-dessus indiquées sont susceptibles d’évolution au cours de la saison des pluies. Par conséquent, il est fortement recommandé de suivre les mises à jour qui seront faites en Mai, Juin et Juillet par le Centre Régional AGRHYMET, l’ACMAD et les services météorologiques nationaux.

Le Forum

Le 8 Mai 2015

Source: La Sentinelle

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