Après avoir purgé une peine de 4 ans à la maison d’Arrêt de Bamako pour vol à main armée, B.T. en est sorti depuis deux ans et semblait avoir décidé de changer de comportement. C’est pourquoi, aidé par ses parents à Daoudabougou, B.T qui aura été un téméraire délinquant dans le quartier s’y est installé cette fois-ci comme étalagiste non loin d’un « koroboroboutiqui ».
Son petit commerce ne marchait apparemment pas, mais paradoxalement, B.T. était prospère et est vite devenu le chouchou des jeunes filles du quartier.
D’où tirait-il tant d’argent ?
Personne ne se posait la question, surtout que l’homme est toujours présent à son stand. Le masque est tombé le 11 septembre dernier.
Ce jour-là, M. Maïga le boutiquier d’à côté dormait profondément dans sa boutique fermée à double tour, quand, vers 3 heures du matin, un homme lui est tombé dessus depuis le plafond.
- Maïga se réveilla en catastrophe, alluma les ampoules et se trouva face à l’intrus, B.T. l’étalagiste. Que fait notre homme ici ?
« Koroboro » avait la réponse en regardant par où son visiteur était entré : le toît en tôle était troué.
Armé d’un sabre, M. Maïga obligea donc l’ancien locataire de la maison d’arrêt de Bamako à passer aux aveux.
Le bandit a reconnu avoir passé une soirée à scier le toît du boutiquier alors que celui-ci était absent, afin de se frayer un passage secret pour dévaliser sa victime. Depuis, confessa B.T., il rendait très souvent visite à A. Maïga après 0 heure car « Koroboro » était le champion des adeptes de Morphée. Du coup, A. Maïga se mit d’abord à pleurer pour ensuite crier de toutes ses forces.
Tous les voisins alertés se ruèrent sur les lieux. Le boutiquier ouvrit enfin la porte et, au lieu d’expliquer le problème, tomba évanoui. L’idée que le voleur vivait depuis deux ans grâce à ses biens, lui a été insoutenable.
Alors qu’on s’occupait à réanimer A. Maïga, B.T., caché derrière le comptoir, a profité de l’inattention de la foule pour détaler comme un lapin.
Depuis, il n’a plus été revu. Quant à A. Maïga, il semble avoir complètement perdu la tête car depuis la nuit des événements, il dort et se réveille avec une calculatrice qu’il ne cesse de manier.
Peut-être pour avoir une idée de tout ce qui lui a été volé.
Boubacar Sankaré
Source: Le 26 Mars