A.C. est vendeuse de poulets grillés depuis quelques années face à une boîte de nuit.
A.C., cette veuve qui vit à Niaréla avec ses trois enfants et son beau-père, arrive grâce à ce commerce, à subvenir aux besoins de la famille.
Cependant, depuis quelques temps, la vendeuse rentre à la maison vers 4 heures du matin, constate régulièrement à son réveil la disparition de 3, voire 4 poulets invendus. Chaque fois, la pauvre dame jurait de ne plus fermer l’œil de la nuit, ou plutôt du jour pour coincer son voleur, mais, constamment, épuisée par toute une nuite de veille devant la boîte de nuit, elle craque et s’endort. Mais, pourquoi diable A.C. ne conserve-t-elle pas ses poulets dans sa chambre ? Réponse : elle vit dans une chambre unique avec ses 3 enfants et ne dispose pas de frigot. Sous la véranda, les poulets, à la faveur de la fraîcheur échappent ainsi à la décomposition. Depuis plusieurs jours, A.C. vit le même calvaire.
Cependant, la vendeuse de poulets a décidé le 17septembre dernier d’en finir définitivement avec son voleur. C’est ainsi que, ce jour-là, elle prit soin de confier sa marchandise à une autre commerçante de poulets, s’installa derrière, sur un pagne et dormit à points fermés jusqu’à 3 heures du matin.
A son réveil, elle récupéra les maigres recettes, commanda un café noir et, les marchandises sur la tête, A.C. rentra à la maison. Elle prit même le soin de croquer pour la première fois de sa vie une noix de kola avant de se coucher. Autre précaution, A.C. ouvrit légèrement la porte de sa chambre à coucher et pouvait donc regarder discrètement sa marchandise. Trente minutes après, deux individus s’approchèrent des poulets, en enlevèrent 4 et s’apprêtaient sur la pointe des pieds à aller vers l’autre côté de la concession. A.C. sauta furtivement de son lit, cria au voleur tout en braquant sa torche sur les deux voleurs restés cloués sur place. Du coup, tous les autres locataires se retrouvèrent dans la cour. Les deux voleurs n’étaient autres que son vieux beau-père et le propriétaire de la concession, un vieil homme qui dépasse la soixantaine. Tout était clair désormais et il fallait attendre quelques heures pour régler l’affaire.
Il est a présent 10 heures du matin. A.C. qui était en retard de paiement de location de 3 mois décide de ne rien payer. Chose que le propriétaire de la concession accepta, mais demanda a A.C. de quitter sa concession. A.C. son beau-père et ses 3 enfants ont depuis élu domicile dans un autre quartier. Espérons que, là le voleur de beau-père n’y trouvera pas un nouveau complice pour chiper les poulets rôtis de sa belle fille.
Boubacar SANKARE
SOURCE: Le 26 Mars