Agent de gardiennage dans une de ces nombreuses sociétés à Bamako, AC, âgé d’environ 45 ans, marié depuis 4 ans, est domicilié à Boulkassoumbougou où il partage avec d’autres, une vaste concession.
Travaillant généralement pendant la nuit, AC subit depuis plusieurs mois des pressions de certaines mauvaises langues qui ne cessent de lui dire qu’il est un homme cocu car sa femme recevrait en son absence à la maison, d’autres hommes. Toute chose qui a créé la mésentente et la méfiance entre l’homme et sa femme qui menaient une vie paisible.
Ainsi, depuis quelques temps, A C réputé pour sa gentillesse, son respect pour les voisins, est devenu complément amer, méconnaissable et agressif. Et, quand le matin, il revient de son travail, il suffit qu’un voisin, ‘’les dents en récréation’’, le regarde, pour que l’homme rentre dans tous ses états.
Ce comportement curieux d’AC, a ainsi attiré l’attention de ses voisins, qui suivaient alors ses moindres gestes.
Ils ne tarderont pas comprendre les raisons de l’amertume de leur voisin AC. En effet, ce samedi 23 mai 2020, il était 23 heures à Boulkassoumbougou.
Dans la concession où réside l’agent de gardiennage il n’y avait pas de lumière, faute d’électricité.
Tous les voisins, prenaient de l’air dans la cour quand le mélancolique mari, contrairement à ses habitudes, revint à la maison, armé d’un gros bâton.
Les regards se tournèrent vers notre gardien qui ouvrit sa chambre. Madame y était et dormait à poings fermés. Une fois à l’intérieur, AC bouclait à peine sa chambre qu’il commerça à cogner sur tout ce qui bougeait. Qui se passait-il ? Son épouse criait de toutes ses forces, appelait au secours et ne cessait de lui demander : ‘’mais qu’ai-je fais ? As-tu perdu la tête ?’’AC répondait par des coups de bâton.
Les voisins alertés s’assemblèrent et enfoncèrent la porte de la chambre. Après avoir maîtrisé AC dans l’obscurité, on s’empressa de chercher des torches afin de constater les dégâts.
Chose bizarre, madame n’avait pratiquement pas été touchée.
La vraie victime gisait agonisant dans un coin. C’était le bélier d’un des voisins déclaré égaré depuis le petit soir. L’animal probablement malade, s’était réfugié dans la chambre d’A C qui, l’avait pris pour un de ces hommes qui fréquenteraient sa femme.
Le jaloux mari qui transpirait encore et auquel les voisins ont réaffirmé la conduite exemplaire de son épouse, n’eut d’autre choix que de reconnaître sa maladresse et de consentir à rembourser le prix de l’animal qu’il a sauvagement abattu.
Une chance providentielle pour A C qui aurait pu passer le reste de sa vie en prison, si sa victime n’avait pas été un… mouton.
Boubacar Sankaré