Le ministère des Sports a donc tranché. Désormais, c’est un comité de normalisation et non la Fédération malienne de hippisme (FMH) qui organisera toutes les activités hippiques du pays et ce, jusqu’à nouvel ordre. Autrement dit, le Département de tutelle a décidé, conformément à l’article 49 du Décret N°98-215/P-RM du 2 juillet 1998 régissant les activités physiques et sportives, de retirer à la Fédération malienne de hippisme le mandat de gestion que le ministère des Sports lui avait donné. L’annonce a été faite vendredi dernier au cours d’un point de presse animé par le ministre des Sports lui-même, Housseïni Amion Guindo.

Les deux bureaux qui revendiquaient la tête de la Fédération malienne de hippisme depuis plusieurs mois sont ainsi disqualifiés et ne peuvent plus prétendre organiser une quelconque activité hippique au Mali. Les chevaux, les jockeys, les entraîneurs et les propriétaires de chevaux sont désormais placés sous les ordres d’une équipe de gestion transitoire appelée Comité de normalisation.

La nouvelle équipe, annonce le ministre des Sports, sera mise en place dans les prochains jours «avec le concours de toutes les bonnes volontés». «Ce comité provisoire qui gèrera les instances et activités hippiques jusqu’à l’installation d’un nouveau bureau fédéral, sera composée d’hommes et de femmes imprégnés des affaires hippiques et je veillerai à ce qu’il garde la plus grande neutralité», ajoutera Housseïni Amion Guindo.

Le ministre des Sports assure que le retrait du mandat de gestion à la FMH n’est pas un désaveu de l’actuel bureau fédéral que dirige Mamadou Baba Sylla mais «a pour but unique de pacifier, de normaliser et de donner un nouveau départ au hippisme malien».

Depuis de longues années, expliquera-t-il, le bureau fédéral est combattu en justice par un groupe de militants et le conflit n’a pas cessé d’alimenter les médias, au détriment de l’image et de la grandeur du sport hippique.

Le 8 mars dernier, rappellera le ministre des Sports, la crise s’est aggravée, «le bureau fédéral a vu sa légitimité ouvertement contestée par un groupe de dissidents qui ont mis en place un bureau parallèle. Dans la foulée, une vive tension s’est installée au Champ hippique de Bamako où, à plusieurs reprises, des incidents violents se sont produits».

Après ces incidents, le ministère des Sports a organisé trois rencontres avec les deux protagonistes pour trouver une solution à l’amiable, mais, regrette Amion Guindo «les querelles de personnes au sein de la fédération sont telles que toute solution relève de l’illusion». «Le premier responsable du sport que je suis ne peut contempler, les bras croisés, cette dérive.

Aussi, je ne tergiverse jamais quand l’intérêt du pays m’impose un choix», martèlera le ministre des Sports. Interrogé sur la durée du mandat du futur comité de normalisation, HousseïniAmion Guindo dira qu’il peut aller jusqu’à un an, mais que le souhait du Département de tutelle est que le mandat soit le plus court possible.

Le premier responsable du Département des Sports précisera que la mise en place d’une équipe transitoire fait partie des propositions de sortie de crise formulées par les membres du bureau dissident qui est dirigé par Mohamed Haïdara.

Ce dernier était présent au point de presse de vendredi, tout comme ses principaux collaborateurs, mais pas un seul membre de l’autre bureau n’a assisté à la rencontre. Le point de presse s’est déroulé également en présence des représentants du Comité national olympique et sportif du Mali (CNOSM) et du directeur national des sports et de l’éducation physique, Dramane Coulibaly.

Pour mémoire, c’est seulement la deuxième fois dans l’histoire du sport malien, que le ministère des sports, retire le mandat de gestion à une fédération. Il faut remonter plus de 30 ans en arrière (1981) pour trouver traces du premier retrait de mandat de gestion infligé à la Fédération malienne de football (FEMAFOOT) par le Département de tutelle.

Après ce retrait, un comité de normalisation dirigé par feu Sory Konandji a été mis en place pour diriger le football national. Au Sénégal voisin, quatre fédérations sont dirigées actuellement par un comité de normalisation.

S. B. TOUNKARA

Taekwondo : Aminata Doumbia sacrée championne d’Afrique

Le Mali a une nouvelle championne d’Afrique de taekwondo. Mlle Aminata Doumbia, puisqu’il s’agit d’elle, a remporté la semaine dernière la médaille d’or au 13è Championnat d’Afrique de taekwondo de Tunis, s’imposant avec brio dans la catégorie des -73 kgs. Elève au Lycée sportif Ben Oumar Sy (LSBOS), Aminata Doumbia devient ainsi la deuxième Malienne à remporter un titre continental après son homonyme Aminata Makou Traoré médaillée d’or aux derniers Jeux africains de Maputo au Mozambique (septembre 2011).

Cerise sur le gâteau pour la délégation malienne, Maître Yacouba Traoré, ancien ministre des Affaires Religieuses et du Culte, a également remporté le trophée de meilleur arbitre de cette 13è édition du Championnat d’Afrique de taekwondo qui s’est déroulée du 6 au 8 mai à Tunis. Au total, précise le communiqué du ministère des Sports dont copie a été déposée à notre Rédaction, la délégation malienne a remporté 6 médailles dont 1 médaille d’or, 1 médaille d’argent et 4 médailles de bronze.

Les autres médaillés maliens ont pour nom : Ismaël Coulibaly (médaille d’argent dans la catégorie des -74kgs), Alhoudourou Maïga (médaille de bronze, -54kgs), Ibra Dabo (médaille de bronze, -63kgs), Mady Bagayoko (médaille de bronze, -87kgs) et l’arbitre international, Maître Yacouba Traoré.

La délégation malienne était composée de 16 membres et conduite par Maître Salia Fomba, 2è secrétaire général-adjoint de la Fédération malienne de taekwondo (FEMAT). L’Equipe nationale masculine était encadrée par Maître Drissa Coulibaly, ceinture noire, 5ème Dan, tandis que la sélection féminine était dirigée par Maître Gaoussou Soumaré, ceinture noire, 4ème Dan.

Le médecin des sélections nationales, Dr Abdoul Karim Koné complète le staff technique. La délégation malienne est attendue demain mardi à Bamako à 23h30, et on peut d’ores et déjà parier que la nouvelle championne d’Afrique, Aminata Doumbia et ses coéquipiers seront accueillis avec tous les honneurs par les plus hautes autorités du pays.

S. B. T.

Source: l’Essor